[Maladie de Minuit] [M] La morsure de l'araignée...

Tout en buvant la première gorgée de son nouveau verre, le blond acquiesça les paroles de son interlocuteur. Il partageait le même avis que lui sur la question. Les rapports homme/femme pouvaient être d'un compliqué parfois. Enfin, pour lui, c'était surtout que les hommes ne réfléchissaient pas assez souvent avec leur bon cerveau et surtout quand il le fallait. Il divisait le cerveau en deux. Celui qu'ils avaient entre leurs deux oreilles et celui qui se trouvait entre leur jambe. Et parfois, les fois où ils pensaient qu'ils fallait utiliser celui du haut avec les femmes n'était pas toujours vrai. Les hommes s'emmêlaient un peu trop les pinceaux avec leurs deux cerveaux. Toutefois, cela partait d'un bon sentiment, et heureusement qu'il y avait des hommes pour savoir comment les utiliser correctement. Samaël devait être honnête envers lui-même, c'était grâce à sa longue expérience qu'il avait pu réussir à maîtriser la chose. Au départ, il était comme tout les autres, mais il avait évolué.

« Oui, ça reste toujours moins prise de tête en même sexe. On sait comment on pense. », dit-il en plaisantant, « Ce que l'autre recherche, c'est la même chose que nous. Et puis, il faut aussi avouer qu'il y a un autre avantage. On connaît très bien les points érogènes chez son partenaire et comment les stimuler. », ajouta-t-il avec un petit sourire.

« Hm... je n'avais jamais pensé au tracas que cela pouvait causer aux employés d'un bar ou d'une boîte de nuit. Je réfléchirais à deux fois alors la prochaine fois. », dit-il en riant.

« Mais je suis étonné que certaines personnes ne restent pas dans les toilettes pour les écouter. Le monde est tellement remplit de pervers. Et comment tu t'y prends pour les virer ? Tu attends qu'ils finissent leur petite affaire ? Où tu les interromps ? Vous avez une liste noire pour ce genre de personne ? », demanda-t-il par curiosité. Il ne savait pas toujours comme les choses pouvaient se passer de l'autre côté. Il avait toujours été celui qui se retrouvait dans les toilettes à s'envoyer en l'air et il avait toujours eu la chance de ne pas se faire surprendre. Alors, il était un peu curieux de ce qui pouvait se passer, et puis, c'était un écrivain, il était en permanence en recherche pour son prochain roman. Le prochain qu'il avait en tête était du genre érotique et il avait que son héros se fasse surprendre pendant l'acte dans les toilettes d'un bar. C'était l'occasion parfaite pour récolter des informations avec un témoignage.

« Après, c'est peut-être parce que tu n'as jamais encore trouvé le partenaire qui te donne envie de le faire partout. », dit-il avec un petit sourire pervers. « Parfois, on est tellement excité qu'on ne réfléchit plus où on se trouve. »

« Hm~. Tu te lâches plus dans un lit alors. Et jusqu'où vas tu ? », dit-il avant de boire une nouvelle gorgée.

« Tu es plutôt du genre sadique alors. », dit-il en riant, « Mais tu sais, un jour, ce genre de chose pour se retourner contre toi~. »

Yuuki était entièrement d'accord. Bien connaître le corps de son partenaire aidait à pimenter les parties et forcément, avec un homme, c'était beaucoup plus simple pour lui de trouver les points érogènes. Même si avec un peu d'expériences, il était assez rapide aussi pour trouver ceux de ses partenaires féminines.

S'il devait être honnête, il commençait sérieusement à vouloir tester son vis-à-vis. Il avait l'air de s'y connaître et ne serait pas contre se faire dominer. Il pouvait se faire des idées, mais au vu de la conversation, il était persuadé de prendre son pied si cela arrivait.

- Cela dépend des gens. Ma collègue ne le fait jamais, elle me laisse faire. C'est toujours plus impressionnant quand un gars ouvre la porte pendant qu'ils le font. Généralement, ils ne finissent pas et se font directement mettre à la porte. Disons que c'est souvent les nouveaux qui le font et non les habitués, du moins dans notre bar, alors ils sont beaucoup plus gênés que les autres quand on les surprend.

Un soupir franchit ses lèvres. Il avait une technique pour ouvrir la porte sans avoir à la défoncer comme le faisait un de ses collègues. La personne qui se prenait la porte finissait toujours avec une jolie marque après. Il était plus doux, mais faisait tout aussi peur, au vu de son physique inhabituel.

- Y a un habitué qui mate et fait fuir les couples en général. Il n'y a que quand c'est deux hommes qu'il ne fait rien. Pour lui, le seul couple gay qu'il regarderait en pleine action, ce serait un de mes collègues et moi. Mais je ne supporte pas qu'on me regarde en pleine action. Enfin... Me faire surprendre, ça me gêne moins que de savoir qu'un type me mate.

Yuuki commençait à se surprendre lui-même à parler aussi franchement. Ce n'était pas un sujet qu'il abordait aussi facilement, surtout avec quelqu'un qu'il venait de rencontrer.

- Jusqu'où je vais ? Il faudra me tester pour avoir la réponse.

Il se demanda s'il n'était pas allé trop loin avec cette dernière réplique. Mais il enchaîna bien vite pour essayer de faire passer aux oubliettes ce qu'il venait de sortir.

- Sadique ? Peut-être. J'aime taquiner plutôt. Et puis je doute, qu'avec mes partenaires actuels, cela se retourne contre moi.

L'air de rien, Samaël sortit un petit carnet en cuir de sa poche. Deux fines lanières, elles aussi en cuir, étaient enroulées autour pour le fermer. Entre-elles, on pouvait voir un stylo à bille d'une grande marque coincé. Il préférait écrire au stylo à plume, c'était bien plus classe, mais peu pratique. Combine de fois s'était-il retrouvé à court d'encre pendant un grand moment d'inspiration ou avait-il eu ses idées saccagées, et la poche de sa veste par la même occasion, par la cartouche d'encre qui fuyait ? Il ne les comptait plus, et à cause de cela, il avait dû renoncer aux plumes. Le vampire dénoua ces deux lanières, attrapa le stylo et ouvrir son carnet à une page vierge, puis commença a faire glisser son Mont Blanc sur le papier blanc. Il écoutait attentivement ce que lui disait son interlocuteur tout en écrivant. De temps en temps, il relevait la tête pour lui jeter des petits regards avant de se concentrer de nouveau sur son écriture. Il commençait a avoir quelques idées pour son prochain roman grâce à ça. Et tant qu'il avait de l'inspiration, il devait coucher sur le papier ce qu'il avait en tête. Il n'utilisait pas toujours tout ce qu'il notait, mais il fallait que ça sorte. Et puis, il ne pouvait pas prévoir ce qu'il allait utiliser ou non. Le jeune homme semblait l'inspirer, alors fallait en profiter. Une fois tout inscrit, il referma délicatement son précieux carnet, sans entourer les lanières, et le posa sur le bord de leur table avec son stylo. Même si n'avait pas que des idées pour son roman, il avait une idée de ce qu'il pouvait lui arriver s'il se faisait prendre dans les toilettes d'un bar. A la place de ces couples prit en flagrant délit, le blond savait pertinemment qu'il ne s'arrêterait pas en si bon chemin et donnerait même un peu plus de cœur à l'ouvrage pour bluffer leur spectateur inattendu.

« Le plaisir des voyeurs c'est de rester discret pourtant. Tu ne sais pas, peut-être qu'il y a déjà eu quelqu'un qui admirait performance sans que tu le saches. Ça peut être très excitant de regarder par le trou de la serrure. », dit-il comme s'il savait de quoi il parlait mais en laissant tout de même planter le mystère autour de ça.

« Te tester ? Mais avec plaisir. », dit-il, un petit sourire en coin et en levant son verre à Yuuki. Il agrémenta le tout d'un petit clin d’œil malicieux.

« La nature humaine est complexe, on ne sait pas ce qui peut arriver. On croit connaître quelqu'un, et un jour on se fait trahir par cette personne. Alors, méfie toi avec eux, surtout ce genre de relation. »

Lorsque Yuuki vit son vis-à-vis sortir un carnet et écrire pendant qu'il parlait, il fut décontenancé pendant un léger instant. Il se reprit vite en se rappelant qu'il faisait face à un écrivain. Ce dernier devait noter tout ce qui l'intéressait pour utiliser ou non ses idées dans ses ouvrages. Ce qui le surprenait le plus, c'était de voir qu'il disait des choses assez intéressantes pour être notées dans un carnet. Peut-être était-ce simplement un mot qui lui avait donné une idée. Une chose était sûre, il en avait écrit un peu dans ce petit carnet. Pas plus curieux que cela, il ne demanda rien sur ce carnet.

Le jeune homme fit une légère moue en entendant son interlocuteur parler de voyeurs. Il n'avait aucune envie d'imaginer ses précédentes parties de jambes en l'air pour voir si un voyeur avait pu assister à la scène sans qu'il le remarque. Cela risquait de le perturber plus qu'il ne voulait l'avouer.

- Oui, bon, alors on choisira un endroit assez à l'abri des regards indiscrets.

Sa réplique n'était pas passé à l'as. Mais par chance, son vis-à-vis l'avait plutôt bien accepté. Il n'avait donc pas hésité à relancer le sujet. Il restait juste encore un peu perturbé par cette histoire de voyeur. Il savait que dans un endroit telles que des toilettes dans un bar, il risquait de ne pas se lâcher en repensant au potentiel voyeur. Il se connaissait assez pour savoir que cela allait lui durer toute la soirée avant qu'il oublie et passe à autre chose.

- Honnêtement, je vois mal comment ils pourraient me trahir. On ne fait que coucher ensembles. Et puis, je suis assez méfiant en général. Avec mon physique, j'attire pas que des gens bien intentionnés. Au contraire, je les fais fuir.

Il sentait qu'il n'avait rien à cacher. Après tout, dans sa tête, cet homme n'allait pas rester au Japon bien longtemps. Alors quoi qu'il disait ou faisait, cela ne durerait pas et chacun repartirait de son côté.

Une fois noté ce qu'il l'intéressait, Samaël posa son petit carnet, ainsi que son stylo, sur la table. Il voulait le garder à proximité de lui si jamais l'inspiration venait soudainement. Celle-ci étant très capricieuse, il fallait souvent agir le plus vite possible et coucher sur le papier les quelques mots que sa muse avait pu lui souffler à l'oreille avant qu'ils ne s'évaporent dans l'air et disparaissent aussi vite qu'ils seraient apparu. Une fois, il avait eu à peine le temps de sortir de quoi écrire que son idée s'était déjà envolée ! Dire que ça allait être l'idée du siècle pour la fin de son roman. Pour ce coup là, il avait tellement été frustré, que ce livre là demeurait encore inachevé. Quand il s'agissait de ses œuvres, le vampire devenait perfectionniste. C'était déjà arrivé qu'il refuse catégoriquement de rendre un manuscrit parce qu'il n'était satisfait à cent pour cent et il avait envoyé, au cours de siècles, plus d'un éditeur en dépression nerveuse. On ne rigolait pas avec l'écriture, c'était du sérieux !

« Je connais des tonnes d'endroits très sympa pour ce genre de choses, et à l'abri des yeux indiscrets. Et en plus, pas besoin de chercher ni d'aller bien loin. L'endroit où je loge actuellement répond à tout les critères. C'est un lieu atypique. », dit-il avec un petit sourire. La maison de frère, enfin maison à ce stade on pouvait l'appeler de petit château, était vraiment quelque chose. C'était un étrange mélange entre modernité et antiquité. Il l'avait fait construire au début du siècle quand Tokyo n'était pas encore la mégalopole qu'elle était devenue. Il y avait encore de la place et il avait pu construire ce qu'il voulait. Hael aimait les grands volumes, et il ne s'était pas privé pour sa maison. Elle était de style occidentale et pouvait rappeler le manoir irlandais de la famille. La seule chose qui rappelait dans quel pays on se trouvait, était son jardin entouré de muret et le pavillon de thé. Samaël affectionnait particulièrement ce pavillon de thé qui vous faisiez dans quel siècle vous étiez. Le blond pensant à ce lieu pour tester les capacités de Yuuki.

« Tu sais, la trahison existe sous plusieurs forme. Par exemple, ce ne sont que des plans cul pour toi, mais imagines qu'il y en ait un qui veille plus et devient intrusif dans ta vie ? A la base, il n'y avait que du cul, mais s'il s'attache. C'est mettre un coup de canif dans le contrat quelque part. Et puis, on ne connaît jamais les gens. Tu peux te faire dépouillé par un coup d'un soir. »

- Atypique ? Tu comptes m'en dire plus ou me laisser le découvrir ?

Yuuki se demandait si son vis-à-vis n'avait pas lancé cette discussion pour les amener à aller baiser là-bas. L'objectif c'était de tester ce qu'ils savaient faire l'un et l'autre au lit, et comme le jeune homme et son frère n'étaient que de passage et que le barman ne pensait pas les revoir après, il y avait de grande chance que cela se passe en deuxième partie de soirée. Ce n'était certainement pas ici que l'albinos allait se lâcher. Surtout pas après que son interlocuteur ait parlé de voyeurs, cela lui avait coupé toute envie de le faire dans un endroit où les gens pouvaient facilement les surprendre. En plus, il y avait bien mieux comme endroit que des toilettes. Et même s'il n'était pas très curieux en règle générale, il avait bien envie de voir ce que son vis-à-vis entendait par "atypique".

- Tu ne veux pas oublier cette discussion et plutôt parler de ce qu'on pourrait faire tous les deux ? Parler trahison, ce n'est pas du tout excitant.

Ce n'était peut-être pas terrible comme façon d'éviter le sujet. Il n'avait pas envie de se prendre la tête avec ces histoires de coup d'un soir et de trahison. Et puis, pour être honnête, il avait de plus en plus envie d'aller tester son vis-à-vis. Il l'avait rendu assez curieux pour le motiver pour une bonne partie de jambes en l'air.

- Je vais aux toilettes, je te laisse décider ce que tu préfères. Soit continuer à discuter de sujets en tout genre, soit on parle de cul, soit... on accélère un peu les choses, Souffla-t-il en passant aux côtés de Samaël puisque les toilettes se trouvaient dans son dos, au fond de la salle.

Yuuki semblait vraiment pressé en agissant ainsi, mais c'était tellement plus facile pour lui de passer à l'action que de continuer à discuter. Il n'avait jamais été vraiment bavard. Il avait du mal à tenir une longue discussion et il préférait éviter, même s'il n'allait plus revoir ce jeune homme, de trop parler de lui. Il n'aimait pas se mettre en avant, même si c'était souvent naturel pour les humains de parler d'eux pour apprendre à se connaître.

« Je préfère te laisser découvrir. Je te ferais visiter chaque moindre recoin de la maison. », dit-il avec un grand sourire en s'imaginant déjà un petit parcours du combattant et les nombreux endroits où pouvoir le faire monter au rideau, en évitant soigneusement la cave où son frère entreposait sa collection d’objet en tout genre en rapport avec la torture. Même s'il n'allait certainement que vraiment lui « montrer » le pavillon dans le jardin, il se plaisait à imaginer cela. Peut-être d'ailleurs, qu'en le raccompagnant à la porte, il lui le prendrait dans l'entrée. Si Hael dormait, il n'y avait aucun risque de le réveiller par leurs cris. Le dernier de la famille avait le sommeil tellement lourd que parfois cela pouvait être pratique quand on voulait être tranquille.

« Ah bon ? Tu n'es pas de ceux qui sont excités en parlant de trahison ? Je pensais pourtant te faire bander comme un poney avec un tel sujet. », dit-il avec un petit sourire amusé au coin des lèvres.

« Pourquoi en parler de cul, alors qu'on pourrait en faire. », ajouta-il avant que Yuuki ne parte aux toilettes.

Pendant ce temps, il reçu un appel de son frère qui commençait à se lasser de la boîte et voulait boire quelque chose de plus for car il avait besoin d'oublier. Il n'avait pas trop compris le reste de la conversation et le pourquoi il était arrivé à l'envie de se prendre une bonne cuite. A cause d'un certain Erèbe apparemment. Samaël n'avait jamais vraiment compris qui était cet homme pour son frère. Au début, il pensait que c'était juste son pire ennemi et qu'il le détestait au plus au point mais au final, il avait quittait l'Irlande qu'il aimait tant pour le suivre au Japon. Alors il était perdu au sujet de leur relation. Hael ne devait pas vouloir admettre ses sentiments, il n'était pas vraiment doué pour ce genre de chose. Enfin, là n'était pas la question.

La conversation ne dura que quelques minutes, l'aîné des deux avait coupé court aux divagations de son cadet, pour en venir à l'essentiel. Il se trouvait dehors, avec le frère de sa proie du soir et les attendait. Il avait proposé d'aller chez lui, et son nouvel ami s'était montré très enthousiaste. Il allait devoir se débarrasser d'eux une fois chez Hael. Maintenant qu'il lui avait parlé d'un endroit atypique, il ne pensait plus qu'à ce lieu.

En se rinçant les mains, le jeune homme s’interrompit un instant, intrigué par les gémissements mal étouffés qu’il entendait. Il jeta un coup d’œil dans le miroir devant lui pour apercevoir les pieds d’un homme et quelqu’un à genoux devant lui. Les toilettes étaient mal faites puisque la porte et les murs ne couvraient pas jusqu’en bas, laissant une bonne dixième de centimètre à la vue de tous. Yuuki leva les yeux au plafond. Même s’il était pressé à l’idée d’aller profiter d’une bonne partie de jambes en l’air, en espérant que son partenaire ne le décevrait pas, il ne l’était pas au point de le faire dans les toilettes. Surtout que Samaël avait parlé d’un endroit atypique qui le rendait assez curieux pour changer.

- Doucement, on va nous entendre !
- Trop tard, Souffla-t-il à l’attention du couple alors qu’il quittait les lieux. Il n’avait pas envie de passer plus de temps en leur compagnie. Il espérait que son compagnon de soirée allait accepter de récupérer les deux autres et de s’en débarrasser dans un coin pour s’occuper de ce dont ils parlaient depuis un bon moment. Même si Yuuki trouvait son grand frère pénible, il ne pouvait pas l’abandonner comme ça. Il risquait de se mettre à dos la belle-sœur et il n’était pas prêt à abandonner la bonne entente qu’ils avaient juste que là. Il ne l’aimait pas, mais elle ne l’embêtait pas alors il l’acceptait sans problème. Il gardait tellement un mauvais souvenir de certaines ex d’Hiro qu’il n’avait pas envie de voir la copine actuelle partir.

L’albinos aperçut Samaël raccrocher son téléphone. Il se demanda pendant un court instant s’il avait eu des nouvelles des deux autres qui étaient en boîte ou si c’était complètement différent. Au fond, il espérait que ce soit la première possibilité, cela voulait dire qu’ils pourraient sûrement aller les chercher et aller autre part où ils seraient plus tranquilles.

- Y avait un couple dans les toilettes. Eux n’ont pas pu attendre de rentrer pour le faire, Lança-t-il l’air de rien en prenant place en face de son interlocuteur. Il récupéra son téléphone dans sa poche et fut choqué de voir une vingtaine de messages en attente et trois appels manqués. Il n’avait que rarement des messages, n’étant pas très attiré par la technologie de base. Et là, tous étaient de son frère. Il lut vite fait les premières lignes.

- J’ai l’impression que mon frère est plus impatient que moi d’aller chez ton frère …

Yuuki rangea son téléphone dans sa poche, n’ayant aucune envie de répondre à Hiro. Son frère était bourré. Il risquait de lui sortir de belles bêtises. S’il pouvait éviter ça, il le ferait sans aucun remord.

« Certainement de jeunes et fougueux amants, consumés par leur passion qui n’ont pas su résister à l’envie d’exprimer leur amour, oubliant tout autour d’eux et ne pensant plus qu’à eux deux. », lança-t-il en laissant son âme d’écrivain divaguer. D’ailleurs, cela pouvait peut-être lui servir comme idée pour un de ses prochains romans aux meures très légères. Il s’imaginait déjà l’histoire de deux jeunes hommes qui s’aimaient depuis le lycée mais dont la vie les avait séparé, se retrouvant un jour dans ce bar par hasard, chacun accompagné de leur épouse respective ou d’un groupe d’ami, mais sentant le désirer monter et ne pouvant résister à la tentation plus longtemps, s’étaient éclipsés, ensemble aux toilettes pour consume leur amour. Aussitôt, avec un petit sourire aux lèvres, le blond inscrivit sur son carnet l’idée qu’il venait d’avoir. Certes, la réalité était certainement moins romantique que ce qu’il pouvait s’imaginer, et ce n’était certainement que deux personnes en quête de sensation qui laisser leurs instincts primitifs prendre le dessus plutôt qu’une jolie histoire d’amour.

« Vraiment ? Je suis déçu, pourtant ce n’est pas à lui que j’ai promis de passer du bon temps avec. », dit-il avec un petit sourire en coin. Samaël se doutait bien que Yuuki n’était pas du genre démonstratif et à s’extasier en agissant comme un enfant qui aurait envie de d’aller aux toilettes et qui se balancerait d’une jambe à l’autre pour manifester son impatience. Heureusement d’ailleurs, parce que les personnes qui ne savaient pas contenir ses émotions n’étaient vraiment pas son type. Trop bruyant en règle générale, et puis, ce qu’il aimait c’était provoquer de fortes émotions et les voir se dessiner sur le visage de personnes d’ordinaire peu expressives.

Le vampire sortit du petit bar où il se trouvait pour retrouver son cadet qui l’attendait devant en compagnie du frère de sa proie. Il était bien silencieux pour une fois, mais semblait impatient.

« Enfin ! C’est qu’il commence à faire froid dehors. », se plaignit le plus jeune en les voyant arrivés.

« Tu viens d’appeler, je ne sais pas encore aller plus vite que la lumière. », se contenta de répondre Samaël, cela ne servait pas grand-chose de discuter avec le petit dernier de la famille. Il était adorable, mais il avait également un sacré caractère et il ne valait mieux pas trop discuter parfois avec lui, mais il ne pouvait pas s’empêcher tout de même de dire quelque chose.

Hael se contenta d’appeler un taxi pour qu’il les ramène chez lui. Il était de mauvaise humeur, certainement depuis qu’il avait reçu un appel ou un message de fameux Erèbe. Ou bien celui-ci avait peut-être tout simplement décider de l’ignorer. Ce qui pouvait tout à fait comprendre.

« J’offre la course. », lança le petit dernier de Nyx qui n’avait pas envie de prendre les transports en commun.

- Hm ? Il ne tient qu'à toi de me faire changer d'avis.

Yuuki avait bien envie de passer du bon temps avec son interlocuteur. Mais ce n'était pas lui qui allait se laisser gagner par l'impatience et l'euphorie comme son frère. Il était calme et posé en général, peu expressif même. C'était peut-être pour ça que les gens ne venaient pas toujours vers lui, sauf quand ils étaient trop curieux à cause de son physique. Un albinos, ça avait quelque chose d'exotique, presque envoûtant pour voir le nombre de personnes qui l'approchaient.

En sortant enfin du bar, il fut assailli par son frère aîné qui l'enlaça. Il était vraiment trop tactile quand il était bourré. C'était ce genre de comportements qui agaçait profondément la petite amie de celui-ci. Ce n'était donc pas une mauvaise chose qu'ils aillent dans un lieu plus calme, loin du monde. Moins de tentation pour de câlins. Même s'il savait que son frère n'irait jamais draguer quelqu'un d'autre. Il aimait trop sa copine. Il ne pouvait juste pas résister à l'envie d'offrir des câlins au monde entier.

- Lâche-moi.
- Allons Yu-kun, on va bien s'amuser !

Le plus jeune des Kuramochi en doutait. Il avait noté l'humeur d'Hael et se demandait si ce n'était pas Hiro qui avait fait des siennes. Il savait qu'il pouvait être envahissant et maladroit mais il n'avait jamais de mauvaises intentions. Si c'était bien son frère qui avait mis les pieds dans le plat, il aurait du mal à le laisser seul avec l'autre pour aller profiter d'un moment passionné avec Samael. Il n'avait plus qu'à croiser les doigts pour qu'il se trompe. Il n'avait pas envie de faire une croix sur la partie de jambes en l'air qu'on lui avait promis.

- Ah le taxi, bonne idée, mon petit Hael ! Comme ça, on se coltine pas les gens bourrés !
- Parle pour toi, Souffla Yuuki en s'éloignant légèrement de son frère. Celui-ci avait reporté son attention sur son compagnon de boîte de nuit, c'était donc l'occasion ou jamais de se faire oublier. Il se retrouva alors à côté de Samael.

- Dis-moi que ton frère n'est pas en colère contre le mien.

Cela arrangeait bien Samaël que son frère paye le taxi et s’occupe même de l’appeler. Ainsi, il se disait que sa proie du soir aurait plus de mal à se défiler si jamais elle avait décidé de changer d’avis, puisse qu’après tout, elle ne pouvait qu’avoir de la gueule et n’avait que le mener par le bout du nez pendant toute la soirée. Il ne le connaissait pas, alors il ne pouvait pas vraiment savoir comment il était. Même s’il avait l’impression que le jeune homme avait sauté délibérément dans sa toile qu’il avait tissé, il ne voulait pas non plus vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Ce n’était qu’une fois dans un coin tranquille qu’il pouvait crier victoire.

Il y avait également une autre raison pour laquelle il était bien content de ne pas prendre le métro qu’il détestait. Il aimait son petit confort et ne préférait pas que des inconnus envahissent son espace vital sans qu’il leur en donne son accord. Mais surtout, il n’avait pas envie que des gens, à cause de la promiscuité, ne se colle contre sa proie d’un soir. Il était plutôt possessif et ne voulait pas partager. Ayant un odorat surdéveloppé, il n’avait pas envie de sentir une autre odeur sur sa peau que la sienne. Il lui appartenait pour ce soir et personne d’autre ne devait le toucher. Déjà qu’il allait sentir l’odeur de son frère complètement ivre… il grimaça légèrement en le voyant l’enlacer. Il allait devoir faire avec. Ça passerait. Après tout, ils étaient du même sang alors leurs odeurs devaient être similaires.

« Je ne pense pas, ça doit être pour autre chose. Je vais vérifier ça », dit-il en regardant son frère s’énerver légèrement sur son téléphone en tapant un message.

« Hael », lança-t-il dans sa langue maternelle, « J’espère que tu ne vas pas passer tes nerfs sur l’aîné. Tu sais bien que je ne mords jamais mes coups d’un soir après qu’ils peuvent toujours resservir. Alors si tu tues son frère, ça gâcherait mon plaisir. Tu ne voudrais pas contrarier ton grand frère adoré j’espère ? », dit-il sur le temps de la conversation, avec un large sourire sur les lèvres.

« Tu veux rire j’espère ? Tu penses quand-même pas que je vois boire du sang contaminer par de l’alcool. Où serait le plaisir ? », dit-il calmement, « et puis Erèbe m’a coupé toute envie. Il ne répond même pas à mes messages ! », ajouta-t-il en boudant.

Samaël était rassuré. Son cadet était plus obnubilé par son amant ? Ami ? Son Erèbe quoi, pour penser à autre chose et faire quelque chose qui pourrait gâcher ses plans. Le blond décida de laisser Hael avec son téléphone et revint vers l’albinos.

« Non, il est juste contrarié parce que ses messages restent sans réponse. »

Yuuki laissa son futur partenaire de la soirée aller voir ce qui tracassait son petit frère. Il espérait vraiment que ce n'était pas son frère qui l'avait agaçait sinon la soirée risquait d'être longue. Mais par chance, lorsque Samael revint vers lui, il lui apporta des nouvelles plus que rassurantes.

- "Tant mieux. Si mon frère avait tout gâché, nous n'aurions aucune chance de les laisser tous les deux."

En disant ça, il sous-entendait que leur partie de jambes en l'air serait fortement compromise. Or, il n'était pas question de faire une croix dessus. Samael avait réussi à le convaincre et il avait bien envie de voir s'il allait être déçu ou au contraire vraiment surpris.

Le taxi arriva rapidement et Yuuki se dit que c'était agréable de pouvoir se payer ce genre de luxe. Avec son maigre salaire, il ne risquait pas de pouvoir se permettre ça, ou alors vraiment en cas d'urgence, ni même s'acheter une voiture. Il s'était souvent dit qu'il devrait économiser pour s'offrir une moto ou même un scooter. Les transports en commun n'étaient pas le plus pratique pour se déplacer. C'était moins cher, mais il y avait les perturbations et les horaires à respecter et un déplacement de dix minutes pouvait rapidement devenir 1h si on tombait au mauvais moment.

- "Yu-kun ! Arrête de faire la tête et détends-toi !"

À la remarque de son frère, Yuuki fit exprès de faire encore plus la tête. Il n'avait jamais été très expressif comme personne et il n'avait aucune envie de se forcer, surtout pas avec autant de monde. Quand il était avec sa famille, ou ses collègues, il lui arrivait d'être plus amical ou plus détendu au moins. Il avait aussi tendance à exprimer plus facilement ses émotions quand il était au lit avec quelqu'un. Mais le reste du temps, il restait souvent neutre et cachait plutôt bien ses vraies émotions. Il était tout le contraire de son frère et souvent les personnes se demandaient s'ils étaient vraiment liés. Oui, il était albinos et assez froid comme gars alors que son frère était un japonais, tout ce qu'il y avait de plus japonais, et très expressif. Mais oui, ils étaient bien frères, il n'y avait pas le moindre doute dessus.

- "Roh t'es pas drôle !", Soupira Hiro en se laissant aller dans son siège.

- "J'ai jamais dit que j'étais drôle comme gars", se défendit Yuuki. Il ne rentrait pas souvent dans son jeu mais il n'était pas question de le laisser croire qu'il pouvait être drôle. Si quelqu'un était un vrai comique, c'était plutôt son grand-frère. Après son humour ne plaisait pas à tout le monde, mais c'était toujours mieux que Yuuki qui n'était pas capable de raconter une bonne blague quand il en connaissait une. Il n'arrivait jamais à donner la bonne intonation.

« Comme si j’allais laisser quelque chose comme ça gâcher notre soirée, » dit-il avec un petit sourire. Il n’ajouta rien d’autre et se contenta de sourire en attendant le taxi. Sa tête commençait à se remplir de pensées salaces et son désir ne faisait qu’augmenter au fur et à mesure que les minutes défilaient. Il avait hâte d’arriver.

Dommage que deux autres personnes allaient partager la même voiture qu’eux, sinon, le blond aurait certainement commencé les hostilités sur le trajet du retour. Même si au fond, leur compagnie n’était pas vraiment un frein pour lui, il savait très bien que son partenaire d’un soir ne partagerait pas la même opinion que lui. Il l’avait bien compris suite à leur petite conversation. Il regrettait un peu car cela aurait pu ajouter un peu de piquant et aurait pu lui faire une bonne expérience pour son prochain roman. Toutefois, il préférait prendre son mal en patience et se retenir plutôt que de risquait de perdre cette occasion en or.

Quand la voiture arriva enfin, il laissa son cadet s’asseoir à la place du mort et donner les indications au chauffeur. Quant à lui, il ouvrit la portière arrière, et de le la main, invita sa proie à s’installer à l’intérieur du véhicule, lui laissant ainsi la place du milieu. Une fois à l’intérieur, il laissa, sans dire un mot, les deux frères se chamailler gentiment et se contenta de coller sa jambe contre celle de Yuuki comme si de rien n’était afin d’instaurer un premier contact physique. Il tourna la tête vers la fenêtre et resta silencieux.

Arrivée à destination, Hael paya pour la course et sortit de la voiture. Il poussa la porte non verrouillée d’un immense, luxueuse et ancienne demeure. Il fut accueilli par un majordome qui s’inclina pour le saluer. Il échangea quelques mots avec lui, se débarrassa de sa veste et se retourna enfin vers ses invités.

« On va s’installer dans le salon, » lança-t-il avant de se retourner en insistant ses hôtes à le suivre après que son domestique soit venu les débarrasser à leur tour.

« Samaël, je te laisse t’occuper de ton plan cul, fais comme chez toi mon frère », ajouta-t-il en gaélique, sans se retourner.

Un petit sourire se dessina sur ses lèvres et il s’approcha doucement du jeune albinos, laissant les deux autres les devancer.

« Toujours intéressé pour découvrir un lieu atypique ? », murmura-t-il sensuellement à son oreille.

Si Yuuki n'avait pas senti une attirance dès le début avec Samaël, il mentirait en disant qu'il ne ressentait maintenant aucun désir. Alors quand ce dernier colla sa cuisse contre la sienne, l'albinos se fit violence pour ne pas poser sa main sur la jambe qui le touchait. Il aurait bien aimé pimenter un peu le trajet en chauffant son futur partenaire pour la soirée mais faire ça devant son frère le refroidissait direct. Hiro avait beau être bourré, Yuuki trouvait ça bien trop malsain pour tenter quoi que ce soit.

Lorsqu'ils arrivèrent, seul un "Woh" franchit les lèvres d'Hiro. Yuuki se contenta d'hausser un sourcil. La surprise fut encore plus grande face au majordome. D'après ce que son grand frère lui avait dit, les deux touristes étaient censés avoir emprunté une maison à un ami. Mais la façon dont le plus jeune se comportait et comment le majordome agissait, l'albinos avait un mal fou à croire que cette demeure appartienne à quelqu'un d'autre. S'ils leur avaient menti sur ça, sur quoi d'autre avaient-ils pu mentir aussi ?

- "Merci", Souffla Yuuki en confiant sa veste. Il ne se sentait vraiment pas à l'aise avec des personnes qui venaient s'occuper de lui. N'ayant pas vraiment d'argent, il ne pensait jamais avoir la "chance" de se payer un tel luxe. Au moins, maintenant, il pouvait affirmer sans mentir qu'il n'embaucherait jamais quelqu'un pour le servir s'il devenait millionnaire par il-ne-savait quel miracle.

Lorsque Hiro et Hael s'éloignèrent en premier, Yuuki attendit Samaël pour voir ce qu'il proposait. Il n'eut pas besoin d'attendre bien longtemps qu'un chuchotement lui chatouilla l'oreille. L'albinos esquissa un léger sourire avant de se tourner vers son partenaire. Il glissa sa main sur la nuque de ce dernier, l'attirant à lui.

- "Toujours", Souffla-t-il à son tour avant de le lâcher. Sa main glissa sur le torse de son vis-à-vis, s'imaginant rapidement à quel point ce serait mieux s'il ne portait pas de vêtements. Yuuki recula d'un pas, revenant à une distance plus raisonnable, avant de se tourner vers son frère qui l'appelait. Celui-ci était revenu vers lui en courant, faisant de grands gestes pour l'inciter à venir avec lui. Il ne devait pas avoir vu ce qui venait de se passer.

- "Je vais aux toilettes, j'arrive !", Mentit Yuuki, en sachant que son frère serait trop occupé à boire pour penser à l'attendre. Hiro sembla vraiment satisfait par cette réponse puisqu'il repartit aussitôt pour retrouver Hael. Maintenant, Yuuki pouvait profiter pleinement de cette demeure, qui devait receler d'endroits vraiment atypiques, en charmante compagnie.

- "Allons-y ? Enfin, j'espère juste que tu ne m'auras pas menti sur la marchandise."

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Samaël en entendant Yuuki prononcé « toujours ». Ce simple mot eu l’effet d’une détonation dans son ventre qui s’embrassa un peu plus de désir. Ils étaient à présent seul dans le hall de l’entrée. Hael et l’aîné des Kuramochi n’avait pas traîné pour rejoindre le salon où ils allaient continuer leur nuit d’ivresse, et le majordome de son frère avait disparu aussi vite qu’il était apparu. C’était vraiment quelqu’un de très discret et qui avait appris à ne pas poser de question et fermer les yeux sur ce qu’il pouvait voir au contact de son cadet. Bien qu’ils ne soient plus que tous les deux dans ce hall froid, le vampire devait se retenir encore un peu plus. Se montrer trop hâtif pouvait couper l’envie à son partenaire. En plus, la porte d’entrée n’était pas loin d’eux et il pouvait toujours changer d’avis. Il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué comme son père aime leur répéter, comme si dans son cas, c’était au sens propre qu’il fallait prendre ce proverbe. Mais le blond préféra oublier son père pour le moment, et se concentrer sur sa magnifique proie qu’il attendait qu’on lui dévore sa chair si pâle et délicat. Il voulait l’entrainer dans un lieu dingue de lui plutôt que de se contenter de le prendre sur le carrelage froid. Une proie pareille méritait un meilleur traitement.

« Sur ça, non, je ne mens jamais. », susurra-t-il une nouvelle fois au creux de son oreille. Il prit soin que son souffle chaud lui caresse délicatement la nuque et que ses lèvres effleurèrent délicatement la peau de son cou.

Puis, il s’avança d’un pas souple et élégant vers une porte qui se trouvait au fond. En posa sa main sur la clenche, il se retourna pour vérifier que Yuuki lui avait emboité le pas, puis se contenta de sourire avant de s’engouffrer à l’extérieur. Cette porte menait vers une cour intérieure. La maison de frère mélangeait différents styles et l’avait façonnée à son goût. La façade faisait très japonaise pour se fondre dans le décor. Mais une fois à l’intérieur cela n’avait plus vraiment avoir avec le style nippon. Le reste de maison faisait penser aux vieux manoirs qu’on pouvait trouver en Angleterre avec une pointe d’architecture méditerranée. Sa demeure était carrée et la cour intérieure faisait penser à un patio. Au milieu, on retrouvait des touches japonaises avec un jardin zen, une marre abritant des carpes et enfin un petit pavillon à thé. C’était là où Samaël voulait emmener Yuuki. La nuit était douce et calme. On avait de la peine à croire qu’on se trouvait en plein cœur d’une des villes les plus grandes au monde. Le vampire s’avança jusqu’au pavillon et invita l’albinos a y entre. Il y avait une quantité de cousin qui rendait l’endroit chaleureux.

Maintenant qu'ils étaient débarrassés de leur frère respectif, Yuuki savait qu'ils pouvaient enfin se faire plaisir et commencer les festivités. Cela n'avait pas duré bien longtemps, même si pour le moment, ils s'étaient contentés de chuchoter et de s'effleurer du leur souffle chaud. Mais c'était ce petit jeu qui rendait la partie nettement plus intéressante qu'un coup rapide. Faire monter le désir était la clé du plaisir, ou plutôt l'une des clés. L'albinos espérait juste qu'il ne serait pas déçu. Enfin ce n'était pas ça qui occupait son esprit mais plus la vision des fesses de son partenaire qui l'entraînait vers cet endroit si atypique.

Yuuki avait presque l'impression d'être Alice aux pays des Merveilles. Les lieux n'avaient rien de complètement fou mais chaque porte qu'il franchissait lui faisait découvrir un nouveau style, un décor complètement différent du précédent. La personne qui avait choisi de construire ce manoir avait du s'amuser. Si on lui avait décrit un tel lieu, il aurait sûrement trouvé ça fort étrange et presque dérangeant. Mais en s'y attardant un peu, il trouvait ça plutôt réussi. Bien sûr, l'architecture et la décoration intérieure n'étaient pas ce qui occupait son esprit actuellement.

Lorsqu'ils s'arrêtèrent quelques secondes devant la pavillon à thé, Yuuki repensa aux dernières paroles de son partenaire. Il avait eu envie de sortir une réplique sur le coup mais n'avait pas trouvé le bon moment pour le faire. Maintenant qu'ils franchissaient les portes, l'albinos sut que c'était maintenant ou jamais. Il se tourna vers Samael, le laissant s'approcher suffisamment pour sentir son souffle contre son visage.

- "Tu sais que c'est plus des actions que des paroles que j'attends pour te croire ?", Dit-il pour provoquer un peu son partenaire et lancer vraiment les festivités. Il n'avait jamais été dans un tel lieu et même s'il n'aurait pas craint s'y poser pour y boire un chocolat chaud en écoutant un de ses albums préférés, à cet instant précis, il n'avait qu'une partie de jambes en l'air qui pourrait vraiment le combler. Alors il glissa sa main sur la nuque de son vis-à-vis et l'attira pour un baiser passionné. Yuuki n'avait jamais été un grand romantique.

Samaël eut un petit sourire amusé à la réflexion de son partenaire avant de répondre à ce baiser qui annonçait que des choses bien. Il passa un de ses bras autour de ses reins et l’attira d’un coup sec contre lu, tout en caressant sa langue passionnément.

Les actions, il n’allait pas tarder à les faire et Yuuki n’allait certainement pas être déçu. Jamais encore il n’avait dû coucher avec un vampire et donc savoir à quel point ces derniers pouvaient être très sensuels et puissants à la fois. Il espère que le jeune homme n’avait pas une constitution trop fragile sinon il risquait de lui briser les os. Cela allait faire désordre et surtout lui cacher sa partie de plaisir. De plus, si l’albinos se rendait compte de sa force surhumaine pour l’avoir brisé, il allait devoir se débarrasser de son corps pour préserver son identité. Au final, ça pouvait être un vrai casse-tête pour une créature de la nuit comme lui d’avoir des relations sexuelles avec un humain qu’on ne comptait pas manger. Toutefois, avec sa longue expérience, le blond devrait s’en sortir si son partenaire était solide.

« Je ne te propose pas un thé », dit-il avec un sourire malicieux après avoir rompu le baiser.

Il le contempla un instant en souriant se demandant à quelle sauce il allait le manger. Ce soir, il avait attrapé dans ses filets un beau spécimen et il en était pas peu fier. La lueur de la lune le sublimait encore plus. Samaël était bien content que son frère possède un tel lieu. C’était un endroit qui changeait du lit et pimentait un peu la chose. Ils avaient beau être en extérieur, dans ce lieu clos, personne ne risquait de les surprendre. Les serviteurs d’Hael étaient bien trop poli pour venir les déranger en leur proposant une quelconque collation, et quant à son cadet, il allait être trop occupé à se saouler avec le seul alcool digne de ce nom.

Ses lèvres vinrent embrasser son cou, tandis que ses mains glissèrent vers ses fesses pour venir les caresser sensuellement. Sa peau avait un coup délicieux et nul doute que cela en devait être de même pour son sang. Ses crocs commençaient à le démanger, mais il devait lutter contre cette envie et refreiner ses instincts. Pour éviter de déraper, il décida de venir l’embrasser un nouveau et de le faire reculer jusqu’aux nombreux coussins qui se trouvaient derrière eux.

"- Y a mieux que le thé pour nous empêcher de dormir maintenant", Répliqua Yuuki en se sentant encore une fois d'humeur malicieuse. Il avait envie de provoquer gentiment son vis-à-vis. Et puis, honnêtement, il se sentait un poil mal à l'aise en sentant le regard de l'étranger le dévorer lentement. Il avait l'impression d'être beau, agréable à regarde et non pas une espèce d'être exotique que les gens étaient curieux de reluquer. C'était plaisant comme sensation mais aussi assez embarrassant. L'albinos n'avait pas l'habitude de plaire autant.

Par chance, son hôte s'attaqua finalement à son cou, ses fesses puis ses lèvres. Chaque caresse, chaque baiser était agréable à savourer. Il avait rarement l'impression d'être si bien traité. Oh, cela lui arrivait bien de temps en temps. C'était souvent avec les femmes qu'il était le mieux traité. Les hommes avaient plus envie d'un coup d'un soir vite fait, bien fait. Les femmes se laissaient dorloter et lui rendaient de temps en temps ses attentions. Même si Yuuki avait pris l'habitude d'y aller plus passionnément à force. Il aimait quand le désir contrôlait tout et l'emportait loin. On lui reprochait souvent d'être un poil sauvage.

Mais cette fois, Samael semblait mener la danse. Une danse plutôt douce pour le moment. Pourtant, Yuuki ne s'impatientait pas. Ou presque pas. Lorsqu'il sentit son pied butter contre un coussin, il se stoppa. Il attrapa son partenaire et fit volte face pour échanger leur place. Il lui sourit, maintenant que leurs lèvres s'étaient séparées, et le poussa du bout du doigt pour l'obliger à tomber sur les coussins.

"- Prêt à vérifier si c'est vrai ce qu'on raconte sur les japonais ?"

Yuuki se souvenait qu'ils avaient évoqué ce détail pendant leur discussion au café. Ce souvenir tombait à pic. Il lui permettait de provoquer une nouvelle fois son partenaire et de lui laisser quelques secondes pour s'installer. Lorsqu'il fut prêt, l'albinos s'installa sur son bas ventre à califourchon. Rester debout à le regarder n'allait pas faire avancer les choses, même s'il ne pouvait s'empêcher de trouver de plus en plus séduisant cet homme qu'il voulait fuir comme la peste lorsque son frère l'avait obligé à sortir avec eux.

« Beaucoup mieux même. Du moins, j’espère que tu sauras à la hauteur pour me tenir éveillé. », lança-t-il comme petite pique avant que son coup d’un soir ne décide de prendre les devants.

Samaël fut agréable surpris par l’initiative de Yuuki. Il qui pensait le faire tomber sur la masse de coussins qui se trouvaient derrière eux, mais il fut pris de cours. Il aimait quand ses proies prenaient de l’assurance et se révélaient plus entreprenante qu’il n’y paraissait. Baiser un mollusque qui se contenterait de faire l’étoile de mer en poussant des petits cris de plaisir n’était pas ce qu’il aimait. Non, ce qu’il affectionnait, c’était ses partenaires qui savaient le surprendre en prenant les devants. Certains même, avaient cru pouvoir le dominer. Généralement, c’étaient des petits arrogants qui se croyaient supérieur à tout le monde. Ils pensaient que le monde entier, y compris le blond, était à leur pied. Et ils avaient été surpris de voir que le vampire n’était pas un homme à se laisser soumettre. Dans ces cas-là, Samaël laissait exprimer tout son côté démoniaque et prenait un malin plaisir à le remettre à leur place. Il se surprenait même à aimer leur faire très mal. Cependant, il sentait bien que l’albinos ne faisait pas parti de cette espèce-là. C’était juste un homme qui avait l’air de savoir comment s’y prendre pour faire plaisir à un autre et pas prude. Cela lui plaisait.

« Oui, je suis prêt à découvrir, ce soir, si on m’a menti pendant toutes ses années sur les Japonais. », dit-il avec un petit sourire espiègle.

« Laisse-moi voir la vérité, » ajouta-il en s’installe sur les coussins plus confortablement.

Pendant que sa proie prenait place sur lui, le blond la dévora des yeux. Il dû se mordre les lèvres pour ne pas laisser son instinct revenir. Puis, sans la moindre hésitation, il posa ses deux mains sur ses hanches pour les caresser. Il se redressa également, pour venir reprendre où ils s’étaient arrêter avant sa chute et l’embrassement langoureusement.

En sentant les mains de son vis-à-vis se glisser sur ses hanches, Yuuki attrapa le bas de son t-shirt et le fit passer par dessus sa tête pour s'en débarrasser. Il le laissa tomber sur le côté, affichant un sourire taquin. Il voulait faire durer le suspense. Il était prêt à répliquer quelque chose mais ses lèvres furent kidnappées par celles de son partenaire. L'albinos ne sembla pas le moindre du monde déçu puisqu'il décida d'y répondre avec autant de désir que Samael.

"- Doucement, tu pourras vérifier bientôt, mais si on va trop vite tu ne tiendras pas longtemps. Il faut ménager les petits vieux comme toi," Finit-il par lancer lorsque leurs lèvre se séparèrent. Il avait attendu une bonne seconde, le temps de reprendre son souffle.

Yuuki n'aimait pas être aussi jeune. Il était souvent pris pour un "gamin" par les "adultes" de ce monde. Mais contrairement à certains, il avait un boulot, un appartement et il s'en sortait plutôt bien au vu de sa situation. Il avait juste hâte d'être assez âgé pour être considéré comme un adulte et ne plus avoir de remarques idiotes des autres qui se pensaient au-dessus de lui. Au moins avec Samael, il n'avait pas l'impression que son âge allait jouer grand chose dans leur situation. Du moins en dehors de quelques piques lancées par-ci par-là.

Tout en parlant ses mains s'étaient glissées sous le haut de son partenaire pour apprécier son torse et taquiner son bas-ventre. Il commença même à défaire la ceinture avant de revenir titiller le haut du torse de Samael, sans pour autant prendre le temps d'enlever les vêtements de ce dernier. Ses lèvres n'avaient pas attendu longtemps avant d'aller s'attaquer aux lobes de son vis-à-vis. Parler c'était amusant, mais agir était encore plus plaisant.

Le vampire observa son partenaire se déshabiller. Au clair de lune, sa peau semblait encore plus pâle qu’elle ne l’était déjà, et cela lui donner envie de mordre dans sa chair. Le sang rouge vif coulant sur la blancheur de son épiderme devait être un régal pour les yeux. Mais le blond ne devait vraiment pas penser à ça. Très vite ses pensées seraient tournées sur bien autres choses.

« Ne t’en fais pas, pour un petit vieux, j’ai une forme olympique. Je ne compte pas te laisser dormir cette nuit. », répondit-il avec un large sourire. Si seulement il savait que le partenaire qu’il avait pris pour un soir n’était autre qu’un vampire de sang pur et qu’il était très loin d’imaginer à quel point ces créatures étaient supérieur, sur le plan physique, aux humaines. Non seulement leur force était supérieure, mais en plus leur endurance. Ce sur ce dernier point, l’albinos n’allait pas tarder à le découvrir.

Tout en souriant, Samaël laissa son partenaire s’amuser un peu en le titillant délicieusement. Lorsque qu’il avait descendu ses mains vers son bas-ventre, le blond s’était cambré et avait laissé échapper un léger gémissement entre ses lèvres. Il le laissa s’occuper de ses lobes d’oreilles avant de décider qu’il était tant de reprendre un peu plus les rennes et de ne pas lui laisser tout faire, même s’il appréciait les amants entreprenants.

Il commença par remonter doucement ses mains sur son torse, caressant sa peau, allant jusqu’à ses tétons pour les effleurer délicatement. Puis, il alla les titiller avec sa langue libérant ainsi ses mains pour qu’elles redescendent lentement sur son corps et allèrent se poser sur fesses. Il les caressa généreusement tout en le serrant pour qu’il vienne se presser contre son érection.

Ne pas dormir de la nuit était un programme qui lui convenait parfaitement. Vu que son frère avait bien bu et qu'il était même en train de continuer à cette heure-ci, Yuuki savait qu'il avait tout le temps devant lui pour profiter de son partenaire. Il était jeune et avait une très bonne endurance. Il avait hâte de voir ce que le blond avait en réserve. Il acceptait de relever le défi pour voir lequel allait le mieux résister, sans savoir qu'il avait perdu d'avance au vu de la nature secrète de Samaël. Il le trouvait bizarre, tout comme son frère, mais pas suffisamment pour imaginer une seule seconde ce qu'ils cachaient réellement. Et puis, il avait autre chose en tête tout de suite plutôt que de se questionner sur ce qu'était son vis-à-vis.

Yuuki délaissa le lobe de son partenaire lorsque celui-ci entreprit de la caresser, s'attardant un peu sur ses tétons. Il poussa un long soupir de plaisir, laissant ses mains parcourir le corps du blond. C'était bien d'avoir un partenaire qui avait de l'expérience, au moins il savait qu'il n'allait pas être déçu. Pour le moment, il se sentait même bien entre les doigts de Samaël.

Leur corps étaient étroitement collés et l'albinos pouvait sentir le désir de son partenaire. Il sourit alors que ses lèvres venaient à la rencontre de leurs consoeurs pour partager un nouveau baiser. Il n'était pas non plus indifférent à tout ce que lui faisait Samaël. Au contraire, il réagissait déjà et ne le cachait pas. À quoi bon jouer les prudes ? Ils savaient parfaitement pourquoi ils étaient là tous les deux. Alors il se colla un peu plus, ondulant son bassin contre celui de son partenaire. Leurs vêtements étaient gênants. Il comptait bientôt s'en débarrasser mais pour le moment, il profitait de ce contact pour attiser un peu plus le désir du blond pour lui. Il aimait bien prendre son temps, faire monter le plaisir et la tension. Et puis il était curieux de voir si son partenaire allait craquer avant lui ou non. Il se sentait d'humeur joueuse avec Samaël. C'était fou comme cet homme devenait de plus en plus attirant à ses yeux.

Samaël répondit au baiser avec envie, laissant même échapper de ses lèvres un faible gémissement. Les baisers de ce jeune homme était vraiment délicieux et il pouvait l’embrasser maintes fois qu’il ne s’en lassait pas et il était persuadé qu’il pourrait passer des heures à l’embrasser et oublier tout le reste. Toutefois, si déjà il prenait autant de plusieurs rien qu’en caressant sa langue, qu’est-ce que cela devait être le reste ? Il avait plus en plus de passer à la vitesse supérieure et de ne plus se contenter de seulement le caresser avec envie. Il interrompit leur échange pour venir lui mordiller le cou pendant que ses deux mains s’afféraient à lui enlever son pantalon. Il ne supportait plus les vêtements qui séparaient leur corps.

Le vampire se redressa pour faciliter sa mise à nu et tira sur son pantalon pour s’en débarrasser. Les sous-vêtements de son partenaire suffirent aussitôt. Il s’en moquait éperdument de paraître impatient après avoir tant titiller le jeune homme quelques secondes plus tôt. Mais il savait qu’il commençait à atteindre sa limite, et s’il ne voulait pas planter ses crocs dans cette peau qui dégageait un parfum si délicat, il devait passer à l’acte car il avait peur que les baisers ne suffissent plus.

Le blond se redressa et enleva le reste de ses affaires pour dévoiler son corps en entier. Debout devant ce jeune albinos avec son membre fièrement dressé, il l’observait sous toutes les coutures. Le clair de lune rendait les courbes de son corps particulièrement érotiques. C’était un véritable délice. Tout en le contemplant, il se mordit la lèvre inférieure et se félicitait de ne pas avoir mordu son corps. Ses morsures auraient gâché le spectacle qui s’offrait devant lui. Avec un petit sourire, il s’introduit l’index et le majeur dans la bouche avant de commencer à les sucer de façon érotique. Puis, quand il jugea qu’ils furent assez humidifiés, il s’allongea de nouveau sur sa proie pour venir l’embrasser tout en lui introduisant ses doigts lubrifiés de sa salive.