[Reborn] [K] The Favourite Flower Choice ~ An apple a day keeps the doctor away

Tel un enfant gâté, Byakuran protesta en gémissant.

« Tu n’es pas drôle. J’ai déjà pris un médicament, ça ne suffit pas ? Je veux plutôt manger quelque chose de Sho-chan~ » répondit-il pour taquiner son ami. Malgré sa crise de foie, le jeune homme pensait encore à manger et restait cet éternel ventre à pattes.

« Il faudra me faire avaler ce cachet par la force, » ajouta-t-il en se redressant péniblement, afin de s’asseoir.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme. Une fois de plus, il avait réussi à énerver son ami. Il ne devait pas trop faire voir sa satisfaction pour avoir réussi, sinon Irie allait s’en rendre compte et s’énerver pour de bon.

« Tu m’abandonnerais ? Agonisant tout seul incapable de me mouvoir correctement, et mourant de faim?  Yaa~ Sho-chan est vraiment un ami cruel, » répondit-il.

Il se pencha pour attraper le verre et le médicament. Sous la menace, il avala le cachet. Irie aurait pu lui faire prendre n’importe quoi, il ne s’en serait même pas rendu compte. Il n’avait même pas pris la peine de demander ce qu’il lui donnait, ni de regarder ce que c’était

Après avoir avalé le médicament, il but tout le contenu du verre. Il ne s’était pas rendu compte à quel point il avait soif avant ça. Heureusement, ce deuxième verre étancha un peu sa soif. Il se rallongea une nouvelle fois dans son lit, une fois le verre reposé.

« J’ai déjà dormi tout la matinée. Je ne sais même pas quelle heure il est. J’ai perdu la notion du temps avec ces maux d’estomac. Je ne vais pas dormir alors que tu es là, » protesta-t-il une nouvelle fois.

« Et puis, comme Sho-chan~, tu es un ami cruel, je suis sûr que tu profiteras de mon sommeil pour m’abandonner, » ajouta-t-il en plaisantant.

Le gant humide que son ami lui posa sur le front lui fit le plus grand bien, à tel point qu’il poussa un petit soupir de contentement.

« Déjà treize heure. J’ai trop dormi~ si ça continue, je vais passer ma journée au lit, » répondit-il en souriant. Pourtant, il n’avait pas vraiment la force de rester éveillé bien longtemps à cause de cette forte fièvre. Il ne s’était pas rendu compte à quel point cela l’avait affaibli. D’ailleurs, pour lui, ce n’étaient que ses maux d’estomac qui le clouaient au lit et qui l’empêchaient de se lever. Ce matin, il avait pensé que ces douleurs finiraient par passer toutes seules, mais il avait été un peu trop optimiste à ce sujet. Après, tout être malade n’avait pas autant de mauvais côté que cela quand il se faisait chouchouter par son ami.

Il attrapa la main d’Irie et la serra contre lui. De cette manière, il serait difficile à Shoichi de le faire lâcher prise. Cependant, cela ne suffisait pas à Byakuran. Étrangement, il voulait que l’étudiant japonais soit encore plus près de lui. Pour le moment, il se contentait de serrer sa main, mais cela n’allait pas durer. Il voulait plus.

« Ce n’est pas drôle de dormir tout seul~ » ajouta-t-il. Cela sonnait bizarrement comme une invitation à venir le rejoindre dans son lit.

Il n’avait pas réfléchi aux conséquences car soudain, la gêne lui monta aux joues sous forme d’une jolie couleur rouge. Agir comme il l’avait fait en « chouchoutant » Byakuran n’était pas dans ses habitudes japonaises. La proximité que l’italien lui offrait l’influençait ensuite souvent dans ses réactions vis-à-vis de lui. Il se déridait légèrement et osait quelques gestes familiers. C’était pourquoi il lui avait paru naturel de prendre la main de son ami pour le rassurer, lui qui jouait les petits enfants gâtés.

Son bras tiré vers Byakuran, Le jeune homme se trouvait assis de manière inconfortable. Lui tenir la main était peut-être une mauvaise idée et sa remarque le lui avait fait réaliser. De plus, il arrivait presque à sentir les battements de son cœur ainsi.

« Tu es vraiment qu’un gamin… » chuchota Irie en fermant les yeux, désespérément amusé par ce comportement enfantin.

Il sourit à la remarque de son ami. Oui, il agissait vraiment comme un gamin qui faisait un caprice. Mais il était tellement bien quand Irie était à ses côtés qu’il n’avait pas envie de le laisser s’échapper. Il ne voulait pas se retrouver seul, et Shoichi était le seul qui le sauvait de sa solitude et de son ennui. Alors, oui pour ça il se montrait gamin.

Il se tourna sur le côté et resserra encore un peu la main de l’étudiant japonais. De cette façon, il ne pourrait pas aller bien loin. Cependant, au bout de quelques minutes, il ne put pas lutter plus longtemps contre la fatigue et s’assoupit rapidement. En s’endormant, il desserra un peu son étau autour du bras d’Irie.

Alors petit à petit, la pression au bras de l’étudiant japonais diminua et ce dernier put de nouveau sentir la circulation de son sang aller jusqu’au bout de ses doigts. Byakuran s’était endormi rapidement. Si rapidement. De sa main encore libre, Irie attrapa le gant et le constatant déjà chaud, en profita pour le remettre dans l’eau froide puis le rappliqua sur son visage.

Quand il était endormi, Byakuran paraissait être quelqu’un de totalement différent, remarquait Irie alors qu’il cherchait certains signes de douleurs chez son ami. Le jeune homme ne savait pas dire quoi exactement chez lui le transformait ainsi, mais ses traits normalement constamment amusés étaient relâchés et lui donnaient un air plus sérieux, plus mystérieux, plus... Quelque part, le charme était encore plus envoûtant. Si bien qu’il sentit son cœur se serrer et une douleur intervenir. Il était beau, mais cette nouvelle expression semblait dévoiler quelque chose que jamais il n’avait perçu jusqu’à lors.

Irie parvint à libérer sa main mais resta encore quelques minutes près de son ami, le regardant dormir. Il n’avait jamais eu l’occasion de contempler son visage ainsi et il comptait bien en profiter. Cette pensée fit naître un sourire à son visage.

Mais maintenant que cet enfant dormait paisiblement, Irie se dit qu’il était peut-être temps de préparer quelque chose à manger. Byakuran ne lui en voudrait pas s’il se servait un peu dans son frigo après tout, et il préférait rester ici pendant son temps libre pour s’occuper de lui plutôt que de retourner sur le campus. Il sortit donc de la chambre et se mit à la tâche de préparer quelques petites choses à digérer.

Lorsque Byakuran rouvrit les yeux, il put constater que son ami n’était plus à son chevet. A la place, il n’y avait que sa chaise vide. Il était donc parti et lui avait menti. Combien de temps avait-il dormi ? Shoichi était-il reparti finalement en cours, le laissant ainsi seul ? Il sentit son cœur se serrer à cette pensée, et un désagréable sentiment de solitude mêlé à la déception l’envahit.

Il enleva le gant qu’il avait encore sur le front et le posa négligemment sur la table de chevet. Une fois les pieds par terre, le jeune homme se releva et prit appui sur ses mains afin de se relever. L’opération se révéla plus délicate qu’il ne l’aurait pensée. Même s’il n’avait plus ces atroces douleurs à l’estomac, il était encore faible à cause de la fièvre. Malgré le médicament, elle n’était toujours pas descendue.

En marchant sur le sol, l’étudiant italien constata que celui-ci était étonnement propre. Dans ses souvenirs, il était jonché de sacs vides de marshmallow. Nul doute qu’Irie était passé par là. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. C’était bien Shoichi tout craché, toujours aussi maniaque. Il avait donc dû dormir longtemps pour que son ami ait le temps de nettoyer sa chambre. Après tout, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir s’il était parti. Il n’avait plus aucune notion du temps à force de dormir, donc il était presque certain qu’Irie était parti en cours. Cependant, il se sentit vexé que ce dernier préférât ses cours plutôt que lui.

Arrivé à l’encadrement de la porte de sa chambre, il sentit ses jambes faiblir. Ce n’était pas bon. Il ne pouvait pas tomber maintenant, au milieu de son appart’. Tant bien que mal, il essaya de se rattraper à l’embrasure de la porte. Mais ses efforts furent vains, et l’attraction fut plus forte que sa volonté de rester dessus. Il tomba bruyamment et laissa échapper un juron. En plus de sa fièvre, maintenant il allait avoir un beau bleu. Il allait être réduit à ramper pour regagner son lit.

Quelques nuages arrivaient par le Nord Est. C’était le signe du début d’une nouvelle pluie. Il fallait dire qu’ici, les rentrées se déroulaient à la fin de l’été, et l’automne et l’hiver filaient directement à sa suite sans laisser le temps aux feuilles de flétrir correctement. Irie n’était pas très étonné d’apercevoir déjà le mauvais temps et le froid débarquer sur le pays.

Ayant déposé la poubelle, il regrimpa les marches pour revenir à l’appartement. Doucement, il ouvrit la porte, persuadé que Byakuran dormait encore, puis il la referma dans un claquement sourd derrière lui.


Cela faisait maintenant une nouvelle heure et demie qu’il était là. Il avait eu le temps de ranger tout l’appartement correctement et même de réviser ses cours pour la prochaine heure. Il avait bien travaillé. Il remuait doucement le bouillon qui cuisait jetant un coup d’œil à l’horloge par la même occasion.

Il se disait qu’il irait réveiller son ami quand il entendit un bruit suspect, fort. Tout de suite, il s’alarma.

« Byakuran ? » appela-t-il. Il découvrit son ami avachi par terre et sans réfléchir plus longtemps, il accourra à lui. « Mais pourquoi tu t’es levé, idiot ? » le gronda-t-il alors qu’il tentait de le redresser. Mais alors qu’il avait réussi à le faire asseoir sur ses fesses, il perdit ses forces dans ses bras et son ami s’appuya contre lui. « Est-ce que ça va ? » Il commençait à s’inquiéter.

Assit par terre, Byakuran avait l’impression d’être pathétique. Il se sentait ridicule d’être tombé ainsi. Il fit une tentative pour se relever en s’appuyant sur le montant de la porte. Mais en vain. Il avait la tête qui commençait à tourner. Il manquait vraiment de force. Il devait faire face à la réalité et enfin admettre qu’il avait de la fièvre. Ce n’est pas seulement ces atroces maux d’estomac qui le clouaient au lit. Comment avait-il fait pour avoir cette hyperthermie ? Il n’avait pourtant pas attrapé froid, du moins dans ses souvenirs. Où alors, cette élévation soudaine de température était liée aux étranges crises qu’il avait depuis quelque temps.

Légèrement désespéré, le jeune homme s’apprêtait à faire une nouvelle tentative pour se relever, quand soudain, Irie arriva. D’abord surpris, il ne réagit pas dans un premier temps. Puis, très vite, un sentiment de soulagement l’envahit.

« Tu es encore là, Sho-chan~, je pensais que tu m’avais abandonné, » dit-il un grand sourire aux lèvres.

« Maintenant oui, ça va, » répondit-il. Il se laissa tomber dans les bras de son ami. Il ferma les yeux pour profiter de ce moment puis les passa autour de lui.

Irie sentit un rouge brûlant lui picoter les joues jusqu’aux oreilles alors que le souffle tout aussi bouillonnant de son ami venait lui chatouiller la peau. Son cœur s’accéléra alors qu’il essayait de se reprendre. Ce brusque contact l’avait surpris mais il hésitait franchement à refermer ses bras sur le corps de Byakuran.

« T’abandonner ? » s’étonna Irie. « Je t’avais bien dit que je ne partirai pas. » lui rappela-t-il ensuite.

Il sentait la situation devenir de plus en plus gênante. Etait-ce courant chez les occidentaux d’avoir de tels rapports avec ses amis masculins ? Irie ne connaissait pas cette façon d’agir et se sentait extrêmement timide, il ne savait pas réagir face à cela. Il restait donc immobile, la voix tremblotante et piquant un fard monstrueux.

« Je t’ai préparé un petit quelque chose à manger, » ajouta le jeune homme en espérant pouvoir ainsi se délier de l’étreinte de son ami.

Byakuran était bien contre son ami, la tête posée contre son torse. Et pour rien au monde il n’avait envie de s’en détacher pour retrouver la froideur de son lit. Rien au monde ou presque. Il ne fallait pas sous estimer le pouvoir que la nourriture avait sur lui. De plus, son estomac était à présent calmé. Il n’avait pas mangé depuis la veille et son ventre ne tarderait à crier famine si cela continuait.
« Tu m’as fait à manger ? » dit-il en se décollant d’Irie et il le fixa avec des yeux remplis d’étoiles. Manger, il allait pourvoir manger. Et pas n’importe quelle nourriture. Il allait pouvoir déguster la cuisine de Shoichi. Ce dernier cuisinait plutôt pas mal et l’étudiant aux cheveux blancs appréciait beaucoup ses plats.

« Après le ménage, la cuisine. Sho-chan~ est bon à marier. Tu ne veux pas m’épouser ? » lança-t-il, avec un sourire innocent, pour voir de nouveau des rougeurs apparaître sur les joues de celui-ci et de le voir s’énerver encore une fois.

« Tu peux m’aider à me relever? Une fois debout je pourrais regagner mon lit. »

« Si tu retournes sagement dans ton lit, alors » rétorqua Irie pour cacher sa frustration.

Il finit par aider Byakuran à se relever. Il n’avait vraiment plus de force et cela inquiétait grandement le jeune japonais qui ne savait pas son ami si faible face aux maladies. Si c’était comme cela à chaque fois qu’il tombait malade, Irie n’allait pas survivre. Les dires de Byakuran devenaient de plus en plus ambigus et peut-être lourds de sens.

« Tu ne bouges pas ? » lui demanda-t-il et ne lui laissant pas le temps d’ajouter quelque chose, il alla dans la cuisine pour revenir avec un plateau dans les mains. Il retira la bassine d’eau de la table de nuit et y posa le reste. « Je ne sais pas ce que sont les coutumes en Italie mais au Japon, si quelqu’un est malade, il doit manger ça : » et il lui présenta un simple bouillon de riz. Sa mère lui faisait toujours de ça lorsqu’il était alité.

Avec l’aide de son ami, Byakuran réussit à rejoindre son lit sans difficulté. Il n’était d’ailleurs pas mécontent de se retrouver dessus. Cela avait été stupide de sa part de croire qu’il pouvait se mouvoir normalement dans cet état. Au moins, maintenant, il n’allait pas refaire la même erreur. Une seule chute lui avait suffi.

Il se contenta de sourire quand Irie ordonna, plus ou moins, de ne pas bouger. D’un autre côté, il n’avait pas vraiment d’endroit où aller, et surtout dans ces conditions, il n’allait pas pouvoir gambader bien loin. L’espace d’un instant, il imagina se cacher quelque part non loin de son lit pour taquiner Shoichi. Mais n’ayant pas beaucoup de force, il renonça à cette idée. Et puis, il trouverait bien un autre moyen de faire tourner en bourrique l’étudiant japonais. Il attendit donc patiemment le retour de ce dernier, bien sagement assis sur son matelas. Irie ne mit pas longtemps avant de revenir avec un bol.

Il attrapa le récipient chaud à deux mains, et huma la fumée qui s’en échappait. L’odeur était délicieuse et lui mettait l’eau à la bouche.

« Merci. On nous fait manger quelque chose de similaire, » répondit-il en souriant, avant d’attraper la cuillère et de prendre une bouchée.

Cette nourriture était un vrai régal. Et il l’appréciait encore plus maintenant que son estomac ne se tordait plus de douleur et surtout qu’il pouvait de nouveau le remplir. C’était la première fois qu’il restait à jeun aussi longtemps.

« C’est délicieux, » ajouta-il, une fois la bouche vide, avec une expression de béatitude sur le visage. Puis, il s’empressa de la remplir de nouveau

Connaissant d’avance la tête que ferait son ami en mangeant, Irie avait détourné la sienne. Parce qu’il connaissait Byakuran, il avait imaginé à l’avance comment son expression allait devenir attendrissante et telle à celle d’un petit enfant. Quand ce dernier le complimenta sur ce qu’il lui avait préparé, ses joues prirent une nouvelle fois une teinte rosée. Alerte, Irie Shoichi devenait faible… avait-il attrapé le rhume de son ami ?

« La prochaine fois, tu réfléchiras à deux fois avant de t’enfiler autant de bonbons, non ? Tu n’y avais pas pensé ? Ou quelque chose d’autre te préoccupait ? »

Byakuran continuait de manger le bouillon de riz préparé avec soin par Irie. Enfin engloutir serait plus juste. Quand il réalisa à la vitesse avec laquelle il avalait le contenu de son bol, il ralentit un peu la cadence. Ses maux d’estomac venaient de se calmer, il valait mieux être prudent et éviter une nouvelle crise de foie. Il n’avait pas vraiment envie d’être privé de nourriture encore une nouvelle fois. La nourriture était une réelle source de plaisir, il ne voulait pas s’en priver bêtement.

Cependant, il s’arrêta de manger en entendant la dernière phrase de son ami. Si quelque chose d’autre le préoccupait ? Évidement. Ces derniers temps des visions venant d’autres mondes inconnus envahissaient régulièrement sa tête et généralement elles étaient suivies d’atroces maux. Mais ça, il ne pouvait pas l’avouer à Shoichi. Pour qui le prendrait-il ? Il s’inquiéterait sûrement de sa santé mentale, c’était sûr. L’espace d’une seconde son expression changea. Sa béatitude fit place à de la terreur. Toutefois, il se reprit très vite. Ses yeux avaient pu le trahir. Il espérait que l’étudiant japonais n’avait pas remarqué son changement d’attitude.

« Maintenant que je sais que Sho-chan s’occupe de moi aussi bien, je suis prêt à manger jusqu’à avoir une indigestion, » dit-il pour détourner la conversation. En taquinant ainsi son ami, celui-ci n’allait pas faire attention à l’expression de terreur qu’il avait eue.

Byakuran avait parfaitement évité sa question, et ça, Irie l’avait remarqué. Ce fut d’ailleurs la seule chose qu’il aperçut.

« Et bien, si tu peux éviter ça. Je ne veux plus avoir d’inquiétude à ton sujet, » grimaça-t-il en retirant le bol vide de mains de Byakuran. Le plat était encore chaud, le jeune homme n’y était pas allé doucement pour manger. Il soupira.

Alors qu’il allait regarder l’heure, une sonnerie retentit. Ni une, ni deux, Irie reconnu l’alarme qu’il avait enclenchée sur son portable. Il était temps pour lui de faire le chemin inverse et de retourner en cours. « Bon, je vais te noter les prescriptions pour tes médicaments et je vais y aller. »

A peine eut-il fini son repas, qu’Irie lui retira son bol. Plutôt rapide. Il était pressé de partir ? La suite des évènements déplut au jeune italien. Comme il le pensait, son ami avait pour projet de retourner en cours et de le laisser seul dans son lit. Une fois de plus, il allait être seul et ça il ne le voulait pas. Il en avait que faire des prescriptions pour les médicaments. Il voulait Shoichi à ses côtés.

Prenant appui avec sa main droite, il se pencha un peu en avant après avoir posé les pieds par terre également pour prendre appui. Puis, avec sa main gauche, il attrapa le poignet de l’étudiant japonais. Il le tira de toutes ses forces vers lui. Malgré le peu de force qu’il lui restait, il réussit, en faisant contre poids avec ses pieds, à l’amener contre lui et le faire tomber sur le lit. Une fois cela fait, il passa ses bras autour de sa proie et la serra contre lui.

« Si Sho-chan~ ne veut plus s’inquiéter pour moi, il n’a qu’à rester à mes côtés, » chantonna-t-il sur un ton qui sonnait un peu comme quelque chose qu’on ne pouvait pas refuser, sous peine que la personne ne fasse une bêtise.

Ah, qu’était-ce cela ? Il y avait quelques minutes, il s’inquiétait d’un rhume, se souciait des cours et en quelques secondes, ne comprenant rien, il se retrouvait dégagé de toutes pensées superflues et ne trouvait rien d’autre à penser que c’était chaud. Où était-il passé ?
Il entendait un faible bruit à son oreille, un tambourinement, plutôt rapide.
Et un souffle. Ah ! Oui, Byakuran l’avait attrapé.
Attrapé. C’était le mot.

« Qu’est-ce que tu racontes encore ? »

Il se redressa sur ses bras et braqua son regard sur celui mauve de son ami. Il lui souriait gentiment, ses bras passés autour de son cou pour l’empêcher de reculer plus. Ses joues étaient rouges, d’ailleurs, les siennes aussi. Ils avaient l’air surement très intelligents comme cela, à se regarder dans le blanc des yeux. Mais ceux de Byakuran semblaient vouloir lui faire passer un message.

« Tu comptes faire quelque chose si je pars ? » tenta-t-il de deviner. Ce n’était jamais facile de comprendre la malice qui était dans ces yeux si envoûtants.