[Prince of tennis] [T] Let's play ~

- Un détail ? Ce n'est pas parce que tu t'es tapé des planches à pain que ça te conviendrait de te taper un mec ... C'est quand même différent comme ... approche.

Des fois Niou arrivait à surprendre Minato et dans bien des domaines. Il n'était pas habitué à avoir ce genre de conversation et ce avec qui que ce soit. Peut-être était-ce parce qu'il avait fait en sorte de cacher son côté bi, ou qu'il avait simplement pas voulu se l'avouer. Ce n'était pas évident d'admettre qu'on était attiré par les hommes, surtout quand le monde ne semblait pas forcément enclin à l'accepter.

- Enfin, si tu vires bi, tu me le dis, je tenterai peut-être ma chance. Après tout, les filles semblent trouver que tu es bon au lit !

Malgré ses paroles, le bleuté était devenu rouge pivoine. Il était habitué à lancer des bêtises avec Niou. Mais cela faisait un moment qu'il n'avait pas osé en dire alors il n'arrivait pas à calmer sa gêne. Le bon côté des choses, il s'était laissé distraire suffisamment pour ne pas repenser à sa peine de coeur.

- Un mi-cuit ? ... Tu es sûr que tu acceptes de me laisser tant de responsabilité entre les doigts ? Tu risques d'être déçu. Je n'en ai jamais fait, j'ai peur de le louper ...

Minato et son éternel manque de confiance ne manquaient jamais de gâcher l'enthousiasme des gens en général. Pourtant malgré ses dires, il restait motivé pour essayer de faire plaisir à son ami. Surtout si celui-ci acceptait de venir chercher les ingrédients s'il en manquait.

- Je comptais bien regarder les placards avant d'aller acheter quoi que ce soit ... Si je peux ne pas sortir ça me convient parfaitement !

Et au contraire, il préférait largement ne pas avoir à mettre le nez dehors. Mais il n'avait pas en tête les ingrédients dans les placards pour être sûr à cent pour cent que son ami avait fait assez de course pour un tel dessert.

« Bah, ça j'en sais rien, t'en que j'ai jamais essayé, je peux pas vraiment dire si ça me conviendrais ou pas de me taper un mec au fond. C'est comme dire que tu n'aimes pas un plat sans y avoir jamais goûté au fond. Je sais que déjà, sans seins je peux quand même bander. », dit-il en riant, « Et tu le sais toi ? La différence que ça fait de coucher entre un homme et une femme ? », demanda-t-il curieux. Il ne s'était jamais penché sur la question. Pour lui, c'était la même chose, mais son ami devait avoir raison. Une relation sexuelle entre un homme devait être différente que celle avec une femme. Déjà, on ne passait pas par le même trou et son partenaire était équipé de la même chose que nous. Mais est-ce vraiment tout un autre monde ?

« T'en fais pas, tu seras le premier au courant. », dit-il avec un large sourire avant de prendre une cuillère de curry.

« C'est vrai ?? Elles disent quoi de moi ? », ajouta-t-il, la bouche pleine, subitement intéressé.

« Mais non, mais non, je te fais entièrement confiance. Je sais que tu vas y arriver. Tu sais cuisiner. Il te suffit de suivre la recette et c'est bon. Et puis, tu connais mon four, tu sais comment il marche, alors pas de problème, c'est bon ! Ne cherche pas à te défiler pour ne pas me faire un mi-cuit. », continua-t-il en plaisantant, fier de lui.

« Prions alors que j'ai tout dans mes placards. », dit-il en finissant sa deuxième assiette. Une fois son repas terminé, il se leva et amena celle-ci dans l'évier pour la laver. Il en profita pour laver ce qui était sale et se trouvait sur le plat de travail. Comme Minato avait fait la cuisine, c'était donc à lui de nettoyer tout le reste. Une fois tout propre et posé dans l'égouttoir, il commença a regarder un peu tout ce qu'il avait dans ses placards et sortit ce qu'il pouvait avoir besoin. Dans le frigo, il savait qu'il avait des œufs, il en avait acheté après les cours. Il avait aussi du sucre, de la farine, du lait et en fouillant bien les fonds de placards, il trouva une plaquette de chocolat.

« Bon, je pense que j'ai tout ce qu'il faut pour mes petits mi-cuits. Il faudra quand même regarder sur Internet ce qu'il faut pour les faire. », dit-il en s’asseyant en face du bleuté.

Minato se mit à rougir. Le sujet devenait assez délicat et il s'était laissé emporter sur le coup mais maintenant il le regrettait. Il n'était pas très à l'aise. Parler de cul en général avec les potes de la fac ça allait. Niou l'avait assez bien conditionné. Mais parler de cul quand cela incluait son côté homosexuel ne l'enchantait guère. Il l'avait longtemps mis de côté par peur et par gêne et n'avait pas vraiment été très loin. Il ne pouvait pas en parler aussi ouvertement que ses aventures avec les femmes, même si elles étaient loin d'être très nombreuses. Il n'était pas très coup d'un soir.

- Je ... Enfin un peu... Disons que ... Tu vois... C'est ... Enfin les préliminaires sont ... plus... Bref... C'est différent !

Rouge pivoine, le bleuté avait très envie d'aller se cacher sous la table. Il n'était vraiment pas prêt à parler de tout ça. Mais au fond, il s'en voulait un peu de n'en avoir jamais parlé à Niou qui lui racontait tout en général.

Détournant le regard, il se décida enfin à lâcher le morceau.

- Je ne suis jamais allé au bout avec un homme. J'ai ... Disons que j'ai beaucoup testé au collège mais j'ai rapidement pris conscience des préjugés de la société sur les homosexuels et depuis je n'ai rien fait ... Enfin, beaucoup moins et puis y a eu ... tu-sais-qui.

C'était très compliqué pour Minato ce sujet. Il avait l'impression d'avoir toujours été gay et que finalement les femmes c'était juste pour satisfaire les attentes de la société. C'était sûrement pour cette raison que cela n'avait pas marché avec son ex. Il n'était juste pas encore prêt à affronter la vérité.

- Un bon coup au lit ? Je sais pas, j'écoute pas tout ce qu'elles peuvent raconter ... par contre, t'as pas non plus la meilleure réputation du côté sérieux ... Certaines se plaignent que tu couches un peu trop à droite, à gauche. Enfin après c'est plus celles qui te trouvent canon mais qui aimeraient une relation sérieuse. Les autres je dirai qu'elles sont à tes pieds et prêtes à pas mal de choses pour coucher avec toi.

Minato fit la moue. Ce sujet ne lui plaisait pas non plus. Il se trouvait presque difficile et décida de réfléchir au gâteau. Il en était sans doute capable mais il n'y pouvait rien, il devait douter de lui. C'était sa nature. Il avait beaucoup changé depuis le collège mais pas assez pour oublier ce manque de confiance.

Finissant tranquillement son assiette, il ramena ensuite ses affaires pour que Niou termine la vaisselle. Il retourna ensuite attendre sagement sur sa chaise, son portable entre les doigts. Cela faisait un petit moment qu'il ne l'avait pas sérieusement regardé. Il en profita pour envoyer un message à sa soeur et un à sa mère pour les rassurer. Elles avaient fini par s'inquiéter. Rien de son père ou de son frère, ce qui n'était pas très étonnant.

- Sérieux ?, Dit-il en levant le nez de son écran, Parfait alors. Je te fais ça dans l'après-midi. J'avoue que je n'ai pas très envie de me relancer dans la cuisine directement.

Les préliminaires différents ? Ce n'était pas faux, Niou n'y avait pas vraiment réfléchit au fond. Il ne s'était jamais posé ce genre de question après tout. Pour lui, la sexualité des autres ne le regardait pas, tout ce qui importait, c'était la sienne. Alors, tant qu'il n'avait pas expérimenté la chose, cela ne lui viendrait pas à l'esprit. Son ami était plus porter sur ça, alors c'était normal qu'il sache ça.

«Vraiment ? », dit-il un peu surprit en entendant ça. Il pensait que Minato avait expérimenté un peu plus de chose, mais avec la suite, il pouvait comprendre pourquoi il n'était jamais allé jusqu'au bout de ce côté là. Après tout, c'était déjà difficile de trouver un bon partenaire, si en plus la société s'en mettait, ça compliquait encore plus.

« Bah, peut-être que cette pouf va te convaincre de tester l'autre côté, le petit truc qui te fallait pour sauter le cap et te vacciner des femmes. Chasse les hommes maintenant. », dit-il en plaisant et sans se retenir en traitant l'ex du bleuté. Il avait pris des pincettes au début, mais maintenant il avait décidé de ne plus se retenir. Son ami devait passer à l'étape supérieur après tout. Et puis, il en avait marre aussi de se retenir dans ses propos. Il n'avait aucune considération pour cette fille, et devoir faire attention à de rien dire de déplacé sur elle lui donnait presque de l'urticaire.

« Oui, bien sûr, je ne suis pas à cinq minutes prêt. Je veux juste pouvoir le manger aujourd'hui. », dit-il en plaisant avant de se lever pour aller finir de faire la vaisselle.

« L'idéal, ça serait de l'avoir pour le goûter. », continua-t-il en lavant la dernière assiette. Une fois fini, il l'essuya comme les autres, et la rangea. Il valait mieux tout ranger tout de suite pour éviter que le bazar ne s’accumule. Son appartement n'était pas très grand, alors dès qu'il y avait quelque chose qui n'était pas à sa place, tout de suite ça faisait désordre.

« Voilà ! Vas donc là-bas. Remets toi en selle et va tirer un bon coup ! Et puis, comme je dis, rien de mieux que de se vider les couilles pour se changer les idées. », dit-il en riant. Pour lui, le sexe était la meilleure des thérapies pour l'instant. Avoir une aventure ou deux était une bonne solution pour passer à autre chose. Cela permettait de redonner confiance et de se prouver qu'on était capable de penser à quelqu'un d'autre que son ex. Et en plus, on se faisait du bien ! Faire de l'exercice permettait de se sentir mieux.

« De la glace ? Je ne sais pas. », dit-il songeur. Il se tourna pour aller inspecter son congélateur. Un rapide coup d'oeil fût suffisant pour vérifier s'il en possédait ou non. Et la réponse, était non. D'ailleurs, c'était plutôt vide. A part des glaçons et une bouteille de vodka d'une bonne marque, il n'y avait pas grand chose. Il fallait dire que c'était plutôt un freezer d'un véritable congélateur alors normal de ne pas avoir de glace.

« Non, si tu veux sublimer ton dessert avec de la glace, il va falloir sortir et affronter le monde extérieur~ », dit-il en plaisantant.

« Et pour les fruits, à part ton pamplemousse chinoise et des pommes, c'est tout ce que j'ai. Et non, ce n'est pas vraiment la saison des fraises. Pourquoi une envie soudaine de fraise ? T'es enceinte ? », ajouta-t-il pour le taquiner. Il s'approcha de lui sournoisement et appuya plusieurs fois sur le ventre de son ami.

« Il y a un petit Minato, là dedans ? Y'a quelqu'un ?  Je me disais aussi que dernièrement, tu avais un petit bidon tout mignon~. Oh ! Élevons-le ensembles ! Nous serons tout les deux de formidables parents, j'en suis convaincu ! Comment on va l'appeler ?»

Minato fit la moue. Il avait un mal fou à s'imaginer entrain de chercher une aventure d'un soir. Il l'avait presque fait, à l'époque où il se cherchait encore, mais n'avait jamais pu aller jusqu'au bout. Il était du genre à chercher la stabilité. Coucher avec quelqu'un comme ça ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Enfin si, une fois. Il avait déjà eu envie de coucher avec Niou, de voir s'il était vraiment si bon au lit que les filles le disaient. Mais son ami n'était pas gay, ni même bi, et il n'avait pas envie de gâcher leur amitié juste pour une envie. Envie qui lui avait duré un petit moment pour être honnête.

- Je verrai bien quand j'y serai.

Le bleuté ne se voyait pas en parler plus. Niou devait bien savoir que Minato avait toujours recherché quelqu'un pour une relation sérieuse. Même si trouver un homme pour une relation sérieuse allait être un peu plus dur au vu des idées négatives de la société sur les homosexuels. Pourquoi ne pouvait-il pas être simplement hétéro ? Cela lui faciliterait tellement la tâche, à lui qui était des plus timides.

- Quoi ? Non... Je veux pas sortir ! Et puis si y a pas de fraises, c'est-

Minato s'interrompit lorsque Niou s'approcha et lui toucha le ventre. Il sentit le doigt légèrement s'enfoncer dans sa chair et ne put s'empêcher d'être choqué. Il avait pris du poids. Avec sa rupture, et même un peu avant pour être honnête, il n'avait pas fait de sport. Il n'avait jamais été le plus grand sportif de tout le temps, mais il essayait d'en faire dès qu'il avait un moment pour garder la forme et ne pas amplifier son asthme. Il avait l'horrible impression que moins il en faisait, plus son asthme était fort.

- Mais non ! C'est pas mignon du tout, Niou ! J'ai pris du poids ! Je suis en train de m'empâter !

Minato avait pris un peu trop à coeur le coup du "petit bidon tout mignon". Il n'aimait pas se laisser aller en règle générale et la honte qu'il avait ressenti après s'être laissé aller si longtemps venait d'augmenter de façon exponentielle. Il allait devoir se mettre au sport et pas au sport de chambre comme pourrait lui conseiller Niou.

- Et puis, je veux pas élever un enfant avec toi si tu vas coucher ailleurs !, rajouta-t-il en gonflant une joue tel un enfant vexé.

Niou ne releva pas lorsque son ami sembla presque terrifié à l'idée de devoir mettre les pieds dehors. Il avait bien une petit blague à lui balancer, comme quoi il n'avait pas remarqué qu'il s'était transformé en vampire après avoir passé trop de temps enfermé dans le noir et sous sa couette, mais il préféra pour le coup se taire. Surtout que, visiblement il avait déjà mal pris sa remarque sur son petit bidon qu'il trouvait pourtant si mignon. Quand il le voyait, il avait toujours envie de le taquiner en le pinçant, ou enfonçant son doigt dedans comme il venait de faire. Il s'était retenu jusqu'à présent parce qu'il sentait bien que ce n'était pas le moment encore de plaisanter avec lui sur des petites futilités. Il s'était d'ailleurs retenu de s'agenouiller devant lui pour venir coller son oreiller contre son ventre comme s'il écoutait le cœur du futur bébé . Mais ce n'était pas le moment de pousser la blague trop loin.

« Mais voyons~ pour qui me prends tu ? Le jour où je mets une fille enceinte, je prend mes responsabilités et le l'épouse. », dit-il comme s'il plaisanter alors qu'il était sérieux. C'était ce genre de personne. Il ne prenait pas à la légère ses actes et assumait jusqu'au bout. Alors, si jamais il mettait enceinte une fille, il serait présent pour elle et déciderait avec elle de ce qu'il allait faire. Mais en aucun cas il allait continuer à coucher à droit à gauche en la laissant seule face à ses problèmes, surtout s'il en était responsable.

« Et si tu trouves que tu t'empâtes, tu sais ce qu'il te restes à faire. J'ai toujours mes tennis et ma raquette qui sont prêts à prendre l'air pour aller sur le terrain. Ça fait longtemps que je n'ai pas touché une balle d'ailleurs. Ça commence à me manquer, j'ai jamais réussi a trouver un peu partenaire avec la fac. J'ai bien essayé de soudoyer Yagyuu, mais il est trop pris avec ses cours. Alors je t'attends quand tu veux, si tu veux éliminer ton petit bidon tout mignon~. », dit-il en lui souriant et sans se moquer.

- On ne parle pas d'une fille mais de moi, là, puisque tu sembles insinuer que je suis enceinte ... Enfin, j'aimerai bien plaisanter et dire que c'est à toi de prendre tes responsabilités mais ce serait mal venu de ma part alors que c'est moi qui me néglige depuis un moment.

Minato soupira en arrêtant de toucher son ventre. Il ne pouvait pas dire qu'il avait pris soin de lui ces derniers temps. Il avait même laissé tomber son médicament contre l'asthme. Il n'était pas à l'abri d'une crise. Il allait devoir prendre rendez-vous chez son médecin pour voir comment reprendre en douceur sans provoquer de problème. Après, il reprendrait le sport tranquillement pour essayer d'éliminer ce qu'il avait en trop.

- En tout cas, ça me tente bien de reprendre le tennis. J'avoue que ça me manque aussi, même si j'en ai jamais fait à un niveau aussi important que toi.

Le bleuté savait qu'il allait se faire écraser. Même si Niou n'en avait pas fait depuis un moment, c'était pareil pour lui. Ils seraient donc au même niveau de reprise, avec l'un ayant plus de techniques que l'autre. Le résultat ne faisait pas photo mais si son ami voulait bien jouer contre lui, il ne dirait pas non. Il attendrait cependant d'avoir un traitement stabilisé.

- Niou ... tu crois vraiment que je peux plaire à un mec ?

L'histoire de son ventre lui donnait l'impression qu'il avait vraiment tout perdu et que personne n'allait être attiré par lui. Son manque de confiance n'avait jamais vraiment disparu et là, il ne pouvait s'empêcher de douter de lui. Sentant ses joues rougir vivement en repensant à ce qu'il avait demandé, il reprit la parole pour empêcher son camarade de répondre.

- Oublie ce que je te demande. Tu es hétéro, tu peux pas me comparer à une fille, ce serait idiot. Et si tu le fais, je te jure que je te montre à quel point tu te trompes !

Il n'était pas sûr d'avoir le courage de mettre sa menace à exécution alors il priait pour que Niou oublie tout et passe à autre chose. Il commençait vraiment à être ridicule. Pour se changer les idées, il récupéra les ingrédients qu'il pouvait et dont il avait besoin pour le gâteau pour se préparer à cuisiner. Il en oubliait son envie de se poser un peu avant de recommencer.

Sur sa chaise,Niou observait son ami. Soit c'était vraiment encore trop tôt pour blaguer comme il avait l'habitude et Minato n'était pas sortit encore de sa phase de déprime, soit il était beaucoup plus susceptible qu'il ne le pensait. Peut-être un mélange des deux ? Quand on était pas bien moralement, généralement on prenait mal toute réflexion, et en particulier sur le physique. Vu sa réaction, il ne devait vraiment pas continuer à plaisanter sur le sujet. Il voulait qu'il aille bien, pas l'enfoncer encore plus. Alors, il fit le choix de ne rien ajouter à ça, et préféra rebondir sur le sujet qu'il avait lancé juste après.

« Parfait alors. Que dis-tu de dimanche ? Ils prévoient du beau temps ce week-end, et si on y va le matin, on peut avoir les terrains qui sont pas loin de chez moi pour nous seul. A chaque fois que je passe devant à ce moment là, c'est désert. On aura pas à attendre notre tour, et personne pour nous voir nous remettre au tennis. Ça fait un petit moment que je n'ai pas touché à ma raquette, je ne sais pas ce que ça va donner. J'espère réussir à taper les balles quand-même. », plaisanta-t-il. Il savait bien que même s'il n'avait pas joué depuis un moment, il n'allait pas être aussi mauvais que ça. Après tout, il avait atteint un très bon niveau au lycée, et on ne perdait pas tout comme ça. C'est un peu comme le vélo, ça pouvait pas s'oublier.

« Bon, en attendant, je vais faire du café. T'en veux ? Ou tu préfères un thé ? », ajouta-t-il en se levant de sa chaise pour aller à sa cafetière. Puis, il sortit le café moulu et en introduit dans le filtre avant d'ajouter de l'eau. Il rêvait d'un de ses machines à capsule ! C'était beaucoup plus rapide, il n'y avait pas besoin d'attendre trois heures que le café passe. En plus, il pouvait faire thé et café avec la même machine ! Mais pour l'instant, son budget étudiant ne lui permettait pas ça et il devait se contenter de ce qu'il avait.

« Question con. Si tu plais aux femmes, y'a pas de raison que tu ne plaise pas à un gay. Y'a des types ultra moche qui trouvent de quoi baiser et même se mettre en couple. Regarde là, le barman du Eiki, il est vilain comme un pou, et pourtant, t'as vu il a un mec. »

Dimanche ? Minato se demandait s'il devait accepter ou non. Mais il se rappela la dernière crise d'asthme qu'il avait faite en jouant et se dit qu'il préférait éviter de subir cela à nouveau. Il ne pouvait pas prendre le risque de finir à l'hopital. Il embêtait déjà assez sa famille et ses amis, il n'allait pas leur ajouter un fardeau de plus.

- Je te dis ça un peu plus tard. Je dois prendre rendez-vous chez le médecin... faudrait que je fasse ça, maintenant, Dit-il en fouillant dans ses poches dans l'espoir de trouver son téléphone. Il devait l'avoir oublié dans la chambre. Il ne le regardait pas vraiment ces derniers temps et n'osait pas imaginer ce qu'il avait loupé. Peut-être pas grand chose. Ou peut-être trois mille messages de sa soeur. C'était surement le plus probable, connaissant la jeune femme.

- Disons que je n'ai pas pris mon médicament depuis la rupture et j'ai peur que cet arrêt brutal soit un peu problématique si je reprends le sport. Je préfère consulter avant de faire une bêtise.

Les mains à plat sur le comptoir, il avait arrêté de chercher, que ce soit son portable ou les ingrédients pour le gâteau. Il savait qu'il avait fait n'importe quoi ces derniers temps et raccrocher un à un les wagons pour reprendre le court normal de la vie semblait plus dur qu'il ne l'avait pensé. Il devait juste prendre le temps de mettre ses idées en ordre et d'organiser chaque wagon avant de tout emboîter et de relancer la machine. S'il se précipitait trop, il risquait de dérayer et retomber dans sa déprime.

- Un café, s'il te plait. Je pense que j'ai besoin d'un truc pour me donner un coup de fouet.

Le bleuté préférait largement le thé, mais il n'était pas contre une tasse de café quand il en avait vraiment besoin. Et à cet instant, il savait qu'une tasse de thé allait l'endormir ou le pousser à végéter sur le canapé. Il ne devait pas ralentir la machine. Il s'était relancé et allait continuer d'avancer.

- Il a un mec ? Je m'en souviens même pas. Rah! Comment font-ils pour trouver quelqu'un qui accepte de rester avec eux ? ...Mais tu as raison. Je ne dois pas désespérer. Je finirai bien par trouver quelqu'un qui m'accepte comme je suis et qui m'aimera ... Un peu quelqu'un comme toi finalement, même si ce sera pas le même genre d'amour.

Minato se retourna, s'appuyant encore contre le comptoir. Son regard se posa sur son camarade. Une idée complètement idiote lui avait traversé l'esprit et il ne pouvait s'empêcher de la partager.

- Dis, si on est encore célibataires dans dix ans, tu m'épouseras ?

« Un café, ça marche. Si tu veux que ça te fouet, tu vas être servi.», dit-il avec un petit sourire.

Cela serait donc un café aussi pour son ami. C'était pas plus mal, cela lui évitait de préparer plusieurs choses en même temps, même si ce n'était pas non plus difficile à faire. Là, il devait seulement sortir deux tasses, ce qu'il fit. Il sortit également une cuillère et du sucre si son ami voulait en rajouter dedans. Lui préférait le prendre noir et sans superflu. Il aimait quand c'était bien corser, et avait tendance à avoir la main lourde en café moulu quand il en préparait. Il sortit également du lait, juste au cas où c'était vraiment trop fort pour Minato. En lui proposant ce qu'il voulait, il avait plutôt misé sur du thé, alors il l'avait fait à son goût. Il espérait que ça irait.

« Mais si, tu sais le grand mec qui est souvent au comptoir. Avec les cheveux décolorés et des piercings un peu partout sur le visage. Il pourrait être pas mal s'il n'avait pas cet air renfrogné et souriait de temps en temps. Il passe son temps à foudroyer les mecs qui s'approchent trop près du barman. Il a fait plus d'une fois des crises d'ailleurs parce que le barman draguait un peu des clients. Même si c'est pour le fun et pour le commerce, c'est pas très malin de faire devant les yeux de son mec. Tu regarderas la prochaine, et tu verras qu'il te dit quelque chose. »

C'était plutôt difficile de ne pas se souvenir de lui après l'avoir vu faire une scène au comptoir. Quand il était calme, on pouvait facilement l'oublier et il passait pour un client banal.

« Comment les gens font ? Je sais pas. Ils trouvent la bonne personne plus vite que d'autre ? », ajouta-t-il en haussant les épaules.

« Dans dix ans ? Pourquoi pas ! », dit-il en riant après que le coup de la surprise soit passé. « Mais va valoir économiser si on veut se marier parce qu'on pourra pas le faire au Japon, il faudra aller ailleurs, tu le sais bien. »

- Non, ça me dit vraiment rien. Mais je ferai attention la prochaine fois.

Le bleuté avait beau tenté de se rappeler de cet étrange personnage, son esprit refusait de débloquer ses souvenirs. En même temps, il n'avait jamais été très attentif à ce qui se passait autour de lui. Son ex lui reprochait souvent de n'avoir d'oeil que pour son meilleur ami, ce qui était complètement ridicule, bien évidement.

- C'est souvent quand on ne cherche pas qu'on trouve aussi ... Enfin tout ça me déprime. je vais essayé d'arrêter d'y penser. Avec un peu de chance, ça me tombera dessus sans que je le vois venir.

Minato jeta un coup d'oeil à sa tasse puis son regarda alterna entre le sucre et le lait. Devait-il céder ? Sa soeur lui avait promis qu'il finirait par aimer le café à force d'en boire mais rien à faire il ne supportait pas le goût. Il n'en prenait que lorsqu'il n'avait pas le choix ou avait vraiment besoin d'un bon coup de fouet. Niou avait tendance à le faire bien corsé à son plus grand dam. Mais étrangement, il ne céda pas à son envie de l'adoucir et but une gorgée sans rien ajouter de plus. Toujours aussi mauvais, pensa-t-il, sans montrer la moindre grimace.

- Comme si dans dix ans, les mentalités n'allaient pas changer. Certains se mobilisent vraiment pour avoir des droits, avec un peu de chance ça changera d'ici là.

Pendant un instant, il avait bien cru que Niou allait refuser. Cela pouvait ressembler à un délire mais le bleuté n'était pas contre se marier avec son meilleur ami dans dix ans. Il l'appréciait vraiment et jusqu'ici leur cohabitation se passait plutôt bien.

- Et au pire, je prendrai le pouvoir et je changerai les règles. Ou on se mariera nous même. C'est pas comme si l'officialiser était si important. A moins que tu veuilles vraiment un vrai mariage ... Mais je ne porterai pas de robe!

« Mais oui, ça sert à rien d'y penser et de se stresser à trouver quelqu'un. C'est comme ça qu'on fait les mauvais choix. », dit-il avec un sourire bienveillant. Il se retint de préciser qu'en était trop pressé de trouver quelqu'un il pouvait retomber sur une personne du même genre que son ex. Ce n'était pas la chose à dire en ce moment. Il était convaincu que son ami méritait mieux et qu'il trouverait chaussure à son pied. Il n'y avait vraiment aucune raison qu'il n'y arrive pas. Il était en ce moment trop déprimer encore pour se projeter dans le futur et de s'imaginer de nouveau en couple. Il venait de sortir d'une relation qui avait quand même duré un certain temps, on ne pouvait pas passé à autre chose, comme ça en un claquement de doigts, quand on avait été sincère et amoureux.

« T'es jeune, et tout à toute la vie devant toi pour trouver la personne qu'il te faut. Et puis, si ça se trouve, elle est déjà sous t'es yeux mais tu ne l'as pas encore remarqué parce que tu n'étais pas libre et que tu es un mec droit qui ne regarde pas les autres filles quand il est avec une nana. N'y penses pas. C'est pas le moment de penser à se remettre en couple tout de suite après une rupture. Profite de ton célibat pour enchaîner les aventures et te découvrir ! »

« Pas faux, en effet peut-être que dans dix ans les mentalités auront changé. On va viser ça plutôt que faire des économies. », dit-il en riant. Pour lui, la proposition de Minato était plutôt une blague, et parlait sans vraiment avoir réfléchit. Il trouvait la proposition marrant et appréciait pouvoir rire avec le bleuté comme ça, comme ils avaient l'habitude de faire. Il ne voyait pas au-delà de la plaisanterie, même si au fond, vivre avec lui était quelque chose de tout à faire possible. Ils avaient l'habitude de passer du temps ensemble. Le mariage, c'était ça, quand on y réfléchissait bien, passer du temps et vivre ensemble. Il y avait qu'en plus le sexe qui se rajoutait à ce qu'ils vivaient déjà, non ?

« Quelle idée ! Pourquoi l'un de nous deux devrait porter une robe. Ça fait un peu cliché de gay avec un qui fait la femme et l'autre l'homme. Non, si je te prends, pour époux, ça sera en temps que mâle ! Et je te prends sauvagement, comme une bête dans tout les coins de la maison. », dit-il avec un large sourire.

Minato n'avait pas en tête un cliché sur les gay en parlant de robe, mais les paroles de sa soeur quand il était plus jeune. Elle l'avait utilisé comme une poupée et l'avait souvent habillé en robe, rêvant du jour où il se marierait. En effet, son aînée était persuadée qu'une robe de mariée lui irait parfaitement. Avec un peu de chance, elle avait sûrement oublié cette idée depuis longtemps.

- Ça me dit bien, tiens, Dit-il en riant gaiement. Niou avait le don pour lui remonter le moral. Même si c'était lui qui avait lancé le sujet, son ami avait continué le délire et l'avait rendu encore plus intéressant. Il y avait de grandes chances que dans dix ans, chacun ait fait sa vie, mais peu importait. L'idée était juste de plaisanter et d'avoir un pseudo plan B pour se réconforter quand ça n'allait pas.

- Bon, je fais un peu de cuisine, un peu de ménage et je prépare mes affaires pour rentrer chez moi ce soir. Je me connais, si je reste, je vais avoir envie de me faire chouchouter encore!

Il venait de prendre cette décision d'un coup. Il se sentait mieux après avoir cuisiné et discuté et il sentait qu'en faisant encore un peu de tâches ménagères, il allait être capable de rentrer chez lui. Il devait reprendre sa vie et arrêter de se morfondre. Il était grand temps de repartir à zéro et de profiter de son nouveau célibat pour apprendre à se découvrir, comme l'avait si bien dit Niou. Il avait envie de voir s'il préférait les hommes ou si peu lui importait le sexe de la personne.

- Et puis, ça fait un moment que tu ne peux plus inviter de filles ici, alors je vais te laisser le champ libre.

Niou se contenta de sourire. Il était rassuré d'entendre que cette petite conversation lui faisait du bien et surtout d'entendre son rire. Il ne savait plus combien de temps il n'avait pas entendu son rire. Cela faisait du bien à ses oreilles ! Il espérait juste qu'il n'allait pas attendre autant de temps avant de pouvoir à nouveau l'entendre, il lui avait bien trop manqué. C'était bon signe qu'il se détende comme ça, il allait pouvoir remonter la pente et sortir la tête de l'eau !

Une fois son café passé, le jeune homme se servit une tasse et s'installa sur une des chaises. Il avait encore un peu de temps pour se détendre autour d'un café avant de se mettre au travail. Dans une de ses matières en option, il avait un important dossier à rendre à la fin du mois. Il avait bien avancé, mais il lui restait encore pas mal de boulot. Il voulait que son devoir soit parfait pour obtenir la note maximum.

« Hm ? », dit-il surpris d'entendre ça, « Ok~. Si tu te sens trop seul cette nuit, tu n'auras qu'à m'appeler. Tel un chevalier sur son cheval blanc je viendrais te sauver. », dit-il en plaisanta, même s'il était sérieux. Minato semblait aller mieux, mais il ne savait pas si c'était trop tôt pour lui de rentrer chez lui. Peut-être était-il devenu trop protecteur et avait du mal a laisser son petit s'envoler de son nid. Il ne pouvait que l'encourager à aller de l'avant au lieu de lui dire ses craintes.

« Oh~. C'est gentil de penser à ma main gauche qui commence à avoir des crampes à force. », ajouta-t-il avant d'éclater de rire. Ce n'était pas un problème pour lui d'avoir un locateur dans son appartement. Il existait toujours la solution d'aller chez la fille, ce qui était plus facile pour partir en catimini une fois l'affaire conclu ou même, bien que plus onéreuse, celle des love hôtel.

- Je te propose de partir pour te laisser le champ libre, et toi, tu me proposes de venir me retrouver si je me sens seul ? Tu m'aimes à ce point ? Je suis touché.

Vu le sourire de Minato, Niou devait facilement comprendre qu'il le charriait gentiment. Mais au fond, le bleuté était touché de voir que son ami restait prêt à lui venir en aide encore. Il avait peur d'abuser et pourtant, il avait l'impression que son hôte l'invitait presque à rester encore, qu'il soit sûr d'être vraiment prêt à voler de ses propres ailes.

- Enfin rien que pour te voir chevauchant un cheval blanc, je serai prêt à t'appeler!

Minato termina sa tasse d'une traite, voulant à tout prix se débarrasser du reste avant d'avoir la nausée. Il n'aimait vraiment pas ce goût. A croire qu'il était resté un enfant de ce côté. Sa mère et son père lui répétaient toujours qu'il allait grandir et qu'il finirait par adorer le café mais pour le moment rien ne changeait. Il avait bien peur de ne jamais s'y faire vraiment.

- J'ai bien failli te dire que j'aurai pu te donner un coup de main, au pire, mais je me dis que c'est un peu déplacé. Et puis, autant ne rien faire avant le mariage!

Se levant, le bleuté était décidé à aller cuisiner. Au diable sa petite pause. S'il s'arrêtait maintenant, il allait se laisser gagner par la paresse et l'envie de se faire chouchouter. Il n'allait pas laisser tomber ses bonnes résolutions aussi rapidement. Il devait s'y tenir et pour cela, il ne devait plus s'arrêter.

- Et puis bon, j'ai beau dire que je pars, je risque de revenir rapidement. C'est un peu comme ma troisième maison et c'est celle que je préfère.

Il avait dit ça d'une voix plus faible, comme s'il ne voulait pas que Niou l'entende alors qu'il se dirigeait vers le plan de travail, après avoir déposé sa tasse dans l'évier, pour commencer la préparation du gâteau. Son ami lui avait dit qu'il avait tout ce qu'il fallait, à priori, alors il n'allait pas perdre trop de temps. Il commençait déjà à sortir le nécessaire, avant de se rappeler qu'il serait plus prudent de jeter un coup d'oeil à la recette avant de se lancer. Il en avait déjà fait mais il préférait éviter de tout rater juste parce qu'il pensait s'en souvenir.

- Niou, tu me files ton téléphone pour vérifier la recette sur Internet ?

« Évidemment ! Plus qu'un yakinuki, je t'aime ! Et tu sais à quel point jamais la viande . », dit-il avec un largue sourire en continuant de plaisanter, il bu quelques gorgées de son café avant de continuer dans le même délire que Minato.

« Je suis magnifique sur mon cheval blanc, tellement irrésistible ! Je te ferais bien voir là, maintenant, mais il est en ce moment en révision. Il faudra attendre d'être sauver pour voir ça. J'ai toute la panoplie du prince charmant aussi. Les collants moulants, tout ça. Mais faut voir le tout avec le cheval blanc.»

« T'es vraiment un pote ! On peut toujours compter sur toi. », dit-il en éclatant de rire. Il imagina l'espace d'un instant le bleuté lui donner effectivement un coup de main pour se masturber. Il ne savait pas pourquoi il avait eu ça en tête, mais cette idée ne l'avait pas déplu ni dégoûté. C'était un peu étrange ça ? Il ne savait trop quoi penser. Ce n'était juste qu'une idée après tout, cela ne voulait absolument rien dire. Et puis, il avait déjà entendu que des potes se masturbaient dans la même pièce devant un film porno. Alors, pourquoi pas se rendre service et se donner un coup de main ? C'était toujours mieux quand quelqu'un d'autre faisait ce genre de chose à votre place.

« Et non ! Pas de sexe avant le mariage, j'y tiens ! Je veux être vierge pour notre nuit de noce~ »

« Parce que chez moi c'est chaleureux et remplit d'amouuuur~ »

« No problem~ », dit-il en sortant son téléphone de sa poche et le tendit à son ami. Il n'avait même pas pensé à lui demander pourquoi il ne regardait pas le sien. Minato avait peut-être ses raisons et s'il n'avait pas envie de l'utiliser, il n'allait pas lui demander.

« Bon, c'est pas tout mais j'ai du boulot qui m'attend. J'ai un dossier sur le feu. », soupira-t-il avant de finir sa tasse et de la poser lui aussi dans l'évier. « Je te laisse cuisiner. »

Minato avait bien ri avec l'histoire du cheval blanc et du prince. Il en avait eu mal au ventre à force. A tel point que lorsque Niou le laissa pour aller travailler un peu, le bleuté n'eut même pas le temps de répondre quoi que ce soit, ni de demander un bisou. Il ne savait pas ce qu'il avait ces derniers temps mais il avait très envie qu'on lui fasse des bisous et ça tombait toujours sur Niou. Heureusement ce dernier n'était pas dans sa tête et comme il n'avait rien dit à l'instant, son ami ne pouvait pas le savoir. C'était mieux ainsi.

Se mettant à la tâche, son esprit restait tout de même perturbé par l'image de Niou vêtu en prince charmant sur son cheval blanc. Minato ne pouvait s'empêcher de l'étudier plus en détails. Alors qu'il arrivait à une partie délicate de sa préparation, il s'arrêta soudainement pour aller voir son ami, faisant irruption dans la pièce où il était de façon plutôt brutale. Si le stratège bossait, il devait être maintenant déconcentré. Quoi qu'avec l'habitude, il devait pouvoir rester concentré sur sa tâche malgré tout.

- Je peux pas m'empêche de me dire qu'en collants, tu peux être pas mal du tout! Pas comme l'autre idiot, à la dernière fête, qui s'était déguisé en schtroumpf ! Par contre, je pense te déconseiller de monter à cheval sans scelle ... Avec ton collant, tu risques de morfler!

Minato avait eu besoin d'exprimer sa pensée. Celle-ci restait à le hanter et il n'arrivait plus à se concentrer sur son gâteau. Il l'avait presque fini, niveau préparation, et il tenait absolument à le réussir.

- Ah. Ça fait du bien de le dire à haute voix. J'en pouvais plus de penser à ça en boucle. Et comme on n'a pas dit pas de sexe avant le mariage, je pense qu'on peut partager tout le rester!

Baissant les yeux au sol, il nota que son fouet, qu'il avait emporté avec lui sans faire attention, en mettait partout. Il souffla un vague "Heureusement que j'avais dit que j'allais faire le ménage" comme pour rappeler à Niou de ne pas s'inquiéter. Minato n'avait jamais été celui qui laissait tout en plan et qui laissait les autres nettoyer. Il salissait, il nettoyait. C'était la base.

- Tu veux goûter ?, Lança-t-il à Niou alors qu'il passait son doigt le long du fouet pour ramasser du chocolat au bout avant de le porter à ses lèvres. Hm. Le chocolat était très bon. Il devrait pouvoir s'en sortir. Attendant une réaction de son ami, il recommença l'opération. Il le nettoierait avant de reprendre sa cuisine.

Niou devait se mettre au travail. Il avait un pris de retard sur le planning qu'il s'était fixé depuis que Minato vivait chez lui. Il avait laissé son dossier de côté, préférant s'occuper de son ami. Comme il avait tout planifié, il savait qu'il pouvait se permettre de ne pas travailler dessus pendant quelques jours. Maintenant, pour rattraper son retard il allait sacrifier son week-end. Pas de sortie au bar pour lui samedi soir. Sinon, il allait encore prendre une cuite et ne rien faire le dimanche, surtout s'il comptait vraiment reprendre le tennis comme il l'avait dit. Il irait certainement sur le street tennis, non loin de là, le matin et attendre si le bleuté se décidait à venir. Peut-être aussi envoyer un message à Yagyuu, son vieux partenaire de toujours, s'il voulait aussi taper quelques balles.

Dans le salon, le jeune homme était installé sur son canapé devant une pile de livre, des feuilles volantes un peu partout et son ordinateur portable. Il avait envahi la tête en un instant et son appartement qui était rangé paraissait en désordre à présent.

« Hm ? », dit-il en reversant la tête en arrière pour voir Minato qui avait déboulé dans la pièce. Il éclata de rire en entendant ses propos. Son ami avait du partir loin dans ses réflexions pour en arriver là.

« Je te fais fantasmer en collant ? », dit-il avec un grand sourire après s'être retourner. « Évidemment que ça m'ira mieux que ce type. J'ai quelque chose à mouler au paquet, je suis pas plat comme lui. Le pauvre, il aurait du mettre une chaussette pour moins se mettre la honte. Je préfère monter autre chose qu'un cheval, ça fait moins mal. »

Le stratège ne dit rien sur le ménage. Il savait qu'il tiendrait parole, et d'ailleurs, s'il ne lui avait rien dit, il n'aurait certainement pas remarqué les tâches de chocolat au sol. Amusé par toute cette histoire, il se leva du canapé pour venir à ses côtés. Il attrapa sa main avant qu'elle n'aille une fois de plus à ses lèvres et lécha à sa place le doigt de Minato.

« Hm~ c'est délicieux. Vivement que ça soit prêt. Je peux lécher le fouet ? »

Minato acquiesça. Pour le peu qu'il avait vu son camarade à poil ou en sous-vêtement, il savait qu'il en avait déjà plus que leur camarade qui s'était déguisé en schtroumpf. C'était aussi pour ça qu'il n'avait eu aucun mal à se dire qu'un collant ne devrait pas faire trop tâche sur lui. Bien que c'était tout de même assez dur de ne pas avoir l'air ridicule vêtu ainsi.

- Tu peux toujours me monter.

En un clin d'oeil, le bleuté réévalua ce qu'il venait de dire. Avait-il vraiment dit ça à haute voix ? Il sentit ses joues chauffer rapidement. Sa gêne ne fit qu'augmenter quand il sentit la langue de Niou sur son doigt pour récupérer le chocolat. Il lui tendit machinalement le fouet pour qu'il s'occupe du chocolat restant. La scène lui semblait soudainement assez surréaliste, surtout après ce qu'il avait dit.

- Dis-moi que tu- Non fais-moi plaisir, oublie ce que je viens de dire.

Il avait beau se dire que c'était Niou qu'il avait en face de lui, il sentait quand même que cela lui faisait un certain effet. Il devrait en avoir honte. Était-ce le manque ? Surement. Il n'avait rien fait depuis un moment, se laissant aller à cause de sa déprime. Mais là, entre ce qu'ils disaient, enfin surtout les bêtises que sortait le bleuté, et les gestes de son ami, Minato sentait qu'il avait atteint les limites du raisonnable. Ils étaient amis, bon sang. Même si lorsqu'ils étaient bourrés les limites de l'amitié étaient souvent brisées par il ne savait plus combien de baisers plus ou moins passionnés, il ne pouvait pas se permettre ce genre de pensées.

- Euh, bon, maintenant que j'ai dit ma connerie, il faut que, tu vois, je- Je retourne en cuisine finir, hein !

Évitant soigneusement le regard de son ami pour ne pas le regarder en train de lécher le fouet, il commença à reculer. Son dos heurta doucement le mur avant qu'il ne se décale pour atteindre la porte sans se cogner. Il devait retourner finir le gâteau, cela l'aiderait à ne plus penser à tout ça. Il devait absolument arrêter d'y penser ou il sentait qu'il ne pourrait plus se regarder dans le miroir après ça. Et même s'il avait du boulot à rattraper, il allait devoir sortir un peu pour se changer les idées et combler cette partie de lui qui semblait en manque. C'était dans ces moments-là qu'il se demandait si son cerveau ne se trouvait pas plus bas qu'il ne l'aurait pensé. Heureusement, il n'était pas encore au point de vraiment bander. Il n'osait pas imaginer la honte qu'il aurait si c'était vraiment le cas. Finalement, il aurait mieux fait de rester couché, au moins, il n'aurait jamais pensé à de telles choses.

« Te dire quoi ? », demanda-t-il en relevant les yeux vers ceux de son ami, toujours en tenant sa main. Il se demandait bien ce qu'il voulait dire. Il allait le questionner à ce sujet et dire qu'il en avait trop dit pour laisser en suspend. Il comptait bien insister jusqu'à ce qu'il craque et finisse par dire sa phrase en entier, mais il oublia vite cela quand Minato lui tendit le fouette. L'appel du chocolat était bien plus puissant que la curiosité de savoir ce que voulait dire le bleuté. Les yeux remplient d'étoiles, tel un enfant, Niou attrapa le fouet dégoulinant de pâte chocolaté et commença à le lécher avec gourmandise.

« Merci~ », dit-il tout de même entre deux coups de langue.

C'était un vrai régale de pour pouvoir manger ça. La pâte crue était déjà très bonne alors il avait vraiment hâte de pouvoir goût à ça quand ça sortirait fraîchement du four. Rien que d'y penser, il en saliver déjà.

«Ça va ? », demanda-t-il un peu surpris de le voir se cogner au mur. « C'est de m'imaginer en collant ultra moulant qui te perturbe ? », lança-t-il pour plaisanter une fois que Minato fut retourné en cuisine. Même si son habitude fut un peu étrange, le jeune ne s'inquiéta pas trop. Peut-être quelque chose lui avait rappelé sa relation avec l'autre greluche et il s'était senti mal l'espace d'un instant. Enfin, il voulait quand même s'assurer que tout aille bien, et pour ne pas paraître louche, il prétexta rapporte le fouet à présent propre dans la cuisine. Il le posa dans l'évier et s'approcha par derrière le bleuté.

« Il y a autre chose que je puisse lécher ? », dit-il en passant sa langue sur ses lèvres pour enlever du chocolat qui s'était perdu en chemin.

Minato fut soulagé lorsqu'il gagna la cuisine. Il avait l'impression que Niou n'avait pas noté les bêtises qu'il avait dites, ni le moment où il avait percuté le mur. Il se sentait tellement idiot et plus il était gêné, plus il faisait des bêtises. Il avait très envie de se fracasser la tête contre le plan de travail sur lequel il s'occupait du gâteau. Malheureusement pour lui, c'était tellement encombré qu'il risquait de faire encore plus de bêtises.

Il sursauta en entendant son ami le rejoindre. Finalement, Niou n'avait pas loupé le fait qu'il agissait un peu bizarrement. Le bleuté allait parfaitement bien. C'était son corps et son esprit qui avaient des réactions surprenantes qu'il n'arrivait pas à maîtriser. ... Peut-être n'allait-il pas si bien que ça s'il formulait ses dérapages ainsi. Mais il savait qu'en sortant et en se changeant les idées, il irait mieux.

S'apprêtant à répliquer que tout allait bien, il se figea en sentant son ami se glisser dans son dos. Les paroles qui suivirent ne l'aidèrent pas à garder à son calme. Au contraire, cela ne fit qu'empirer la situation délicate dans laquelle, il se trouvait.

Moi, pensa-t-il sur le coup et il se frappa mentalement en se mordant la lèvre. Ce n'était définitivement pas la réponse à donner à son ami. Celui-ci allait finir par comprendre que le bleuté ne pouvait plus s'empêcher de penser à des choses déplacées. Il reposa le bol qu'il tenait en main et attrapa le moule rempli de pâte avant de donner un petit coup de hanche pour se libérer de la présence collante de Niou. Il s'approcha du four, l'ouvrit habilement avant de poser le moule à l'intérieur et de le refermer. Il lança le minuteur et se tourna vers son ami qui attendait surement encore une réponse. Il avait réussi pendant ces quelques secondes à reprendre son calme.

- Tout. ... Tout ce qui reste! ... Sur le plan de travail, hein!

Minato sentit qu'en précisant, il paraissait encore plus bizarre. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? Il avait l'impression de se vendre à chaque parole qu'il disait. Pourtant, ce qu'il avait dit pouvait être compris sans arrières pensées. Le pire était qu'il avait encore en tête l'image de Niou léchant ses lèvres pour récupérer le chocolat qui restait dessus. Il en était presque jaloux et à cet instant, il dut se faire violence pour ne pas réellement se frapper.

- Bon, ménage... Ouais, il est temps de faire un peu de ménage, le temps que ça cuise!

Niou fit une léger moue quand son ami lui donna un coup de hanche pour se libérer de sa présence. Il fit un pas en arrière pour le laisser passer. Si ce dernier n'avait pas le moule rempli avec la pâte du futur gâteau, nul doute qu'il aurait refusait de se bouger tant qu'il n'avait pas eu sa réponse, tel un enfant gâté. Mais le bleuté pouvait prendre en otage son goûté ! C'était trop risquer de vouloir agir comme ça, il n'avait pas d'autre choix que de le laisser passer et attendre qu'on lui donne la permission ou non de lécher autre chose. Il fallait être raisonnable.

Ses yeux s'illuminèrent en entendant qu'il avait le droit à tout ! A lui le saladier rempli ! Il allait pouvoir s'en donner à cœur joie en passant son doigt à l'intérieur pour récupérer la pâte. Il n'allais pas savoir par quoi commencer. Valait-il mieux une cuillère qui avait reçu de la pâte ou le saladier ? Finalement, il opta de prendre la cuillère pour racler le récipient. Cela serait beaucoup plus pratique et il se salirait moins en plus.

« Qu'est-ce que tu veux que je lèche d'autre ? », rit-il, « C'est vrai que tu en as fait tomber par terre, mais je ne suis pas encore au stade de me mettre à quatre pattes pour lécher le sol. », ajouta-il amusé. Puis, il s'empressa d'attraper ce qu'il désirait tant et de commencer à manger.

« Ok ! Moi je m'attaque à la dure tâche de nettoyer ceci ! », dit-il en levant le saladier.

Il attrapa la cuillère et racla jusqu'à la remplir avec de l'avaler d'un coup. Il la suça, plus qu'il ne la lécha, avec insistance pour être sûr de la nettoyer correctement.

« Ah~ », soupira-t-il bruyamment de plaisir et sans aucune gêne, « Qu'est-ce que c'est bon! »

En commençant à sortir de la cuisine, il eut un doute. Avait-il bien lancé le minuteur ? Il fit volte face et tomba nez à nez avec Niou qui léchait -non suçait la spatule. Pourquoi les dieux le torturaient-ils ainsi ? Il ne pensait pas avoir mérité une telle puition. Certes, il s'était laissé aller après sa rupture avec son ex, mais ce n'était pas une raison de le tourmenter ainsi. Il se mordit la lèvre et détourna rapidement le regard. Le minuteur était lancé. Il n'avait plus besoin de s'inquiéter.

- Ouais, occupe-toi bien de m-ça !

Plus que gêné, Minato fit demi-tour et sortit enfin de la cuisine. Il poussa un long soupir, lorsqu'il fut assez loin. Il ne voulait pas attirer l'attention de son ami. Celui-ci était occupé avec le chocolat qu'il pouvait lécher. Et même si c'était une torture à regarder pour le bleuté, il avait au moins la chance de le laisser s'occuper de ça pendant qu'il se calmait en faisant du ménage.

Minato sentit un picotement au niveau de sa main. Il regarda sa peau à l'endroit douloureux et comprit qu'il s'était brûlé. Quand ? Il n'en savait rien. Il avait du se faire ça pendant qu'il mettait le plat au four. Il était tellement perturbé par Niou qu'il n'avait rien remarqué. Il cuisinait depuis des années et à force, il avait créé une sorte de résistance aux brûlures. Pratique. Mais il décida quand même d'aller mettre de la pommade et un pansement pour éviter qu'elle s'enlève pendant qu'il nettoyait.

Une fois soigné, il récupéra ce dont il avait besoin et commença à nettoyer la chambre. Il prit le temps d'aérer le lit, pendant qu'il balayait et passait la serpillière. Il aurait le temps de finir cette pièce que le gâteau serait enfin prêt. Même si ce serait rapide, il serait enfin calmé. Il avait déjà commencé à arrêter d'être parasité par les images de Niou s'occupant du chocolat à coup de langue habile.

Niou se régalait. C'était toujours un plaisir de pouvoir lécher les ustensiles quand quelqu'un avait finit de préparer à manger, que ça soit un plat sucré ou salé. Il avait tout de même une petite préférence pour ce qui était sucré quand il nettoyait à sa façon les plats. Durant son enfance, il se battait avec sa sœur aînée pour avec le fouet à lécher quand leur faisait un gâteau. Heureusement que son petit frère était encore trop jeune pour prendre par à leur dispute, sinon cela aurait été un véritable carnage dans la cuisine. Déjà qu'avec sa sœur ils arrivaient à repeindre la cuisine, il ne valait mieux pas imaginer ce que cela aurait pu donner.

Une le tout léché, le jeune homme fit un brin de vaisselle. Il pouvait au moins faire ça alors qu'il avait réclamé des fondant à son ami. Et puis, il lui faisait déjà le ménage pour se faire pardonné d'avoir était une larve, alors c'était la moindre des choses. Il n'allait pas lui rajouter du travail en plus avec son caprice. Après avoir lavé le tout, il essuya et rangea tout à sa place. Il en profita également pour donner un coup dans la cuisine pendant que Minato s'occupait du reste. Il fit ça rapidement avant d'aller voir où se trouvait le bleuté.

« C'est prêt dans combien de temps ? », dit-il impatient comme un enfant avant de voir la main pansé de son ami.

« Tu t'es fait mal ? Il faut un bisou et une formule magique pour enlever la douleur. », dit-il avec un petit sourire. Il s'approcha de Minato et prit sa main blessée qu'il porta à ses lèvres. Il les déposa délicatement dessus et une fois fait, il passa sa main au dessus de la sienne à quelques centimètres de sa peau tout en faisant des cercles dans l'air.

« Chin, chin, puri, puri ! », chantonna-t-il.

« Et voilà ! Magie ! », ajouta-t-il fièrement. Il avait l'habitude de faire ça à son petit frère quand celui-ci se blessé dans son enfance.