[Prince of tennis] [T] Let's play ~

Niou n'avait pas menti et fit faire tout le tour de l'appartement à sa conquête du soir à sa manière en jouant avec elle pour faire monter le désir et l'excitation. Son logement n'était pas bien gros alors on en venait rapidement à bout. Cependant, il était juste assez grand pour jouer avec sa partenaire et avoir des préliminaires tout à fait convenable. Ainsi, quand il finissait par sa chambre, une fois après avoir poussé la jeune fille sur le lit, il n'avait plus qu'à aller droit au but. Ce soir, l'étudiant avait de l'énergie à revendre à cause de sa période de chasteté involontaire. Il ne manquait pas également d'imagination et savait varier au bon moment les positions pour éviter que sa partenaire ne s'ennuie et pour pas casser le rythme non plus. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu une partie de jambes en l'air, et il se sentait revivre. La jeune fille avait intérêt à se préparer pour une second round. Trop occupé à prendre du plaisir, le jeune homme ignora son téléphone qui sonnait, jusqu'à complètement l'oublier. Il avait quelque chose de beaucoup mieux à faire que de se préoccuper de ça.

« Ah~ qu'est-ce que ça fait du bien. », dit-il en se laissant tomber sur le côté après avoir fait jouir sa partenaire et qu'il ait lui aussi joui. Satisfait, un sourire béa sur les lèvres, il regardait le plafond tout en reprenant son souffle alors que sa conquête du soir, c'était quoi déjà son nom ? Ah, peu importe de toute façon il ne la verra plus au levé du jour, se blotti contre lui.

« C'était génial. »

« Tu m'en vois ravi. Viens plus près. Que dis tu de remettre ça ? »

Pour toute réponse, la jeune fille sourit et vint s'asseoir à califourchon sur lui avant de commencer à l'embrasser.

« Ton téléphone sonne beaucoup. »

« Ignore le, c'est pas grave. », s'empressa de dire Niou en caressant les seins de sa partenaire. Il se redressa pour venir se coller contre elle.

« Et si c'était quelque chose d'important ? », demanda-t-elle avant que le jeune homme aux cheveux blancs ait pu l'embrasser.

« Et si ça ne l'était pas et que cela nous interrompait ? », dit-il en souriant, dans l'espoir qu'elle arrête de parler et agisse un peu plus.

« Oui mais... », commença-t-elle.

« Et bien la personne laissera un message. », répondit-il en essayant de cacher son agacement. D'un coup il allongea la demoiselle et lui fourra sa langue dans la bouche pour qu'elle arrête de jacasser et lui coupe toute envie. Cependant, ce fut autre chose qui lui coupa son envie quand il entendit le message sur le répondre.

« Eh merde ! Voilà, vous avez gagné, j'ai plus envie. Rhabille toi, il faut que je sorte. », dit-il un peu sec.

« Tu vois, je t'avais dis que ça pouvait être important. »

« Oui, oui tu avais raison. », répondit-il sur un ton sarcastique mais que la jeune fille, qui ne s'encombrait pas avec trop de chose dans sa petite tête, ne releva pas. Il attrapa vite fait ses affaires et s'habilla, inquiet. Minato avait intérêt d'être vraiment dans une situation grave pour lui faire foiré son plan cul.

« Je te laisse mon numéro. », dit-elle en lui donnant sa carte de visite, l'embrassa sur la joue et sortit avant lui.

Une fois dehors, Niou envoya un message son ami pour savoir où est-ce qu'il se trouvait. Il ne lui avait même pas donné d'indication, comment pouvait-il savoir où il se trouvait ? Tout ce qu'il savait, c'était qu'il y avait de l'eau, alors instinctivement, il couru vers la rivière.

Après avoir mis la jeune fille dehors, Niou n'arrêta pas de courir un peu partout pour essayer de trouver son ami. Son dernier appel l'avait inquiété au plus au point et il espérait que Minato allait bien. Pourquoi s'était-il mis dans un état pareil ? Et pourquoi ne pas lui avoir dit où il se trouvait exactement ? Cela aurait été beaucoup plus simple et rapide pour qu'il le retrouve. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il était près de la rivière. Le jeune espérait que son ami ne fasse pas de bêtise. Le savoir seul, dans cet état et près de la rivière, il l'imaginait déjà en train de commettre l'irréparable !

Pendant sa course, Niou tenta de rappeler plusieurs fois le bleuté, mais sans succès. Et plus son portable sonnait dan le vide, et plus il s'imaginait le pire. Il jura plusieurs et essaya de se calmer. Paniquer ne l'aiderait pas à le trouver plus vite, bien au contraire. Il avait même appelait Yagyuu pour savoir si Minato l'avait appelé aussi et pour espérait avoir plus d'information sur sa position par la même occasion. Malheureusement, il avait été le seul à recevoir un coup de téléphone.

Au bout d'une bonne trentaine de minutes, après avoir crié le prénom de son ami un peu partout et demandé à tout les passants qui se trouvaient sur son chemin s'il n'avait pas vu un homme ivre sur les bords de la rivière, Niou trouva enfin Minato. Il se précipita à ses côtés. Le poids qu'il avait sur l'estomac s'évapora en le voyant. Au moins, il ne s'était pas jeté dans la rivière avec une pierre attaché à la cheville.

« Eh ! Minato ! Ça va ? Comment tu te sens ? Je vais te ramener chez moi. Tu peux te lever ? Tu vas arriver à te marcher ? », dit-il aussitôt en arrivant. Il commençant à le redresser.

« Je vais te faire couler un bain et un bon café une fois arrivé. Ah lala... mais pourquoi tu t'es mis dans un état pareil... et tout seul en plus... il aurait pu t'arriver quelque chose... », soupira-t-il.

Niou sentait très bien que Minato avait du mal à tenir correctement sur ses jambes. Le chemin du retour aller être périlleux. Ils allaient certainement mettre beaucoup plus que prévu pour parvenir à son appartement. Combien de bouteille son ami s'était-il descendu pour être dans cet état ? Il avait pourtant de l'entraînement à ce niveau. Il avait certainement dû ingérer une quantité assez impressionnante pour arriver à ce résultat. Le jeune homme ne prit pas la peine de répondre à sa question tellement c'était évidant. C'était tout à fait naturel qu'il soit là, il ne laissait pas un ami dans cet état dans la nature, seul, livré à lui même. Il tenait à ses amis et pouvait faire beaucoup de choses pour eux. En temps normal, il faisait plutôt ça discrètement sans que ceux-ci s'en rendent compte, mais là il ne pouvait pas agir comme d'ordinaire et devait faire ça en face et non par des moyens détournés.

« Hein !? Cette gro... », commença-t-il avant de se prendre, insulter l'ex-petite amie de Minato alors qu'il s'était mis minable n'était peut-être pas la meilleure chose à faire en ce moment, «  Ayumi t'as largué ! »

Niou était plutôt surpris, il ne s'attendait pas à ça et aurait largement préféré que ça soit l'inverse. Bien qu'il détestât la jeune fille au plus au point, en voyant le bleuté comme ça, il se dît que finalement il était mieux avec. C'était la première fois qu'il pensait ça, et il espérait que cela allait être la dernière et que très vite son ami irait mieux et qu'il recommencerait à dire que était bien mieux sans elle.

« Non, je suis venu pour te balancer dans la rivière. Évidement idiot, que je vais rester avec toi. Si j'ai fais tout ce chemin c'est pour te retrouver. Je t'amène chez moi, hors de question que tu restes seul. »

Peinant à marcher avec le jeune homme qu'il soutenait, il parvint à aller jusqu'à un banc où il assit Minato.

« Tu restes ici, je vais allé acheter une bouteille d'eau au conbimi juste en face. Boire quelque chose de non alcoolisé te fera du bien. Et puis, l'eau va éliminer les toxines, et t'auras moins la gueule de bois demain. Surtout ne bouge pas. », dit-il avant d'aller à l'intérieur du magasin.

En faisant la queue, il en profita pour envoyer un message à Yagyuu pour le rassurer. Enfin, il se doutait bien que son message ne le rassurerait pas entièrement vu l'état de Minato. Après avoir payé, il retourna auprès de son ami.

« Tiens, bois. », dit-il en lui tendant la bouteille ouverte.

« Mais, mais, oui, c'est ça je vais te jeter dans la rivière, et puis quoi encore ? T'es vraiment pas très malin quand tu bois, on te l'a déjà dit non ? »,soupira Niou devait l'absurdité que venait de sortir son ami. Il essayait de garder bonne figure devant lui alors qu'en réalité il était encore mort d'inquiétude pour lui, même s'il l'avait retrouvé. Il savait que la nuit allait être longue pour lui et que les prochains jours risquaient d'être terrible. Il savait ce que cela faisait une rupture difficile, il en avait fait les frais durant ses années de lycée. Rien que de pensait ce que qu'allait traverser Minato lui faisait mal. Même à son pire ennemi ce n'était pas quelque chose qu'il leur souhaitait.

« Fais un peu plus attention quand tu bois, tu en mets partout, tu vas attraper froid si tout mouillé dehors. », commenta-t-il en le voyant boire. Il se demandait s'il allait pas être obligé d'aller acheter une deuxième s'il mettait la moitié à côté.

« Évidemment que tu auras le droit à un câlin, même plus d'un. Ce soir tu vas dormir avec moi, et je te servirais d'oreille, tu pourras me faire autant de câlin que tu veux, et aussi demain. Aussi longtemps que tu en auras besoin, je te le promet. », dit-il en caressant son dos en faisant des ronds pour tenter de le calmer et de le réconforter.

« Et je te promet aussi de ne pas répéter à ta famille ce que j'ai vu ce soir, ni même à personne. Même pas à Yagyuu, ça restera entre nous d'accord. Allez, vient, on va rentrer. Tu peux marcher ? »

- Ma... copine...  me l'avait dit... , les mots furent durs à prononcer. Minato savait que ce n'était plus sa copine mais c'était la seule qui avait osé lui dire clairement que bourré c'était un idiot. Forcément Niou était souvent dans le même état que lui. Et il n'avait pas souvenir que Yagyuu ait pointé un tel truc pendant une de leurs nombreuses soirées. Même s'il était fort probable qu'il ait juste tout oublié.

Tout lui paraissait fade. Du moins jusqu'à l'apparition de son ami. Sa douleur s'était allégée assez pour que l'idée de mourir lui paraisse saugrenue. Il n'était cependant pas assez bien pour s'occuper de lui-même ou pour passer à autre chose. La douleur était bien trop vive.

- Je bois comme je peux! Et..., Il baissa le regard jusqu'à ses habits qui étaient déjà trempés grâce à la baignade qu'il avait prise lorsqu'il avait commencé à boire. Il était vraiment dans un sale état.

- Niou je t'aime.

Ce n'était pas l'amour qui le rongeait qu'il exprimait mais seulement sa reconnaissance pour avoir un ami aussi précieux. Ce n'était pas tout le monde qui pouvait se vanter d'avoir quelqu'un prêt à tout pour l'aider dans les moments les plus difficiles.

- Alors merci.

Il n'était pas sur d'avoir la tête à le faire après alors tant qu'il avait un moment de lucidité il en profita pour remercier son ami.

Il posa la bouteille presque vide a ses côtés et tenta de se relever. La tache fut plus dure que prévue et son ami eut de bons réflexes en le rattrapant. Ou il n'avait pas eu conscience de la présence de Niou prêt à le récupérer au moindre problème. Il n'avait pas conscience de grand chose pour sa defense.

- On peut pas rester la... la terre tourne un peu trop...

Niou s'abstient de tout commentaire. Dire que sa copine ne disait pas tout le temps de la « merde » et que parfois elle pouvait avoir des éclaires de lucidité n'était vraiment pas le moment. Cela serait déplacé et ferait mal à son ami. Il était déjà mal au point alors pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. Et puis, il plutôt mal placé pour rajouter une couche sur le faite qu'il était idiot quand il buvait, il n'était vraiment pas le mieux placé pour faire ce genre de commentaire.

« Bon, bon très bien. Mais essaye de boire plus doucement pour en mettre moins à côté. En arrivant chez moi, je te passe des vêtements secs, tu seras plus à l'aise. Tu vas déjà avoir une sacré gueule de bois, si je te laisse dormir dans tes vêtements mouillés ou nu tu vas tomber malade en plus. »

Heureusement qu'il avait toujours des vêtements pour les invités qui dormaient à l'improviste chez lui après une sacré soirée. Il y avait à leur disposition un ou deux grand t-shirt propre pour ce genre de cas. Il ne savait plus si Minato avait laissé des affaires chez lui et plutôt que de chercher et perdre du temps, il lui prêterait un de ces fameux t-shirt.

« Moi aussi je t'aime. », dit-il en lui tapotant amicalement le haut de la tête. Il n'était pas non plus super tactile quand il était sobre, alors il faisait souvent ce genre de geste pour réconforter.

« Non mais c'est normal. C'est ce que font les amis. Tu ferais la même chose. », dit-il avec un sourire réconfortant.

« Non, il te faut un lit bien chaud. Allez, monte sur mon dos. », dit-il en se baissant pour faciliter la monter.

« C'est pas grave, je suis assez fort pour te porter. Et même si tu avais quelques kilos en trop je serais toujours assez musclé pour te porter sur mon dos. Tu les as bien vu mes merveilleux muscles pourtant! », dit-il en plaisantant dans le but de faire un peu sourire son ami. Il avait compris sa phrase dans ce sens là, et espérait qu'un peu 'humour pourrait lui faire oublier, l'espace d'une seconde ou même une micro-seconde, son chagrin. Il savait qu'il était plutôt optimiste de penser ça, mais il voulait y croire.

« Il va falloir économiser alors pour aller se marier dans un autre pays. Notre beau pays n'autorise pas encore ça. Tu préfères quel pays ? Un d'Europe ou au USA ? Enfin j'accepte uniquement ta demande en mariage si quand je rentre du boulot tu me fais de bons petits plats le soir et me chouchoute. », dit-il en éclatant de rire. Il imagina Minato l'entendant, quand il rentrerait tard, en tablier avec un bon repas, comme une parfaite ménagère des années 60. La scène dans son esprit était plutôt comique et il aimerait bien la voir un jour juste pour rire. Ce n'était pas le genre de choses qu'il attendrait de sa partenaire, mais il donnerait beaucoup pour voir le bleuté dans cette situation.

« Non mais à quel point tu aimes pour y penser dans un moment pareil ! », commenta-t-il, amusé. Au moins, quand il pensait à son pamplemousse, ses pensées n'était pas sur pimbêche.

« Je t'interdis de continuer ta phrase et de penser ça. », lança-il sérieux et un peu cassant. Il voulait bien que l'alcool rende bête, mais il n'excusait pas tout les comportement, et de voir les gens se rabaisser comme ça en faisait parti.

« Je ne veux pas que tu aies ce genre de pensées à cause du connasse pareille. », ajouta-t-il avant de rester silencieux le reste du trajet et jusqu'à arrivé dans son appartement. Une fois entré, il referma la porte après avoir posé son ami sur le canapé.

Minato laissa les larmes couler pendant un petit moment, laissant juste quelques reniflements couper le silence. Niou était un ami très cher. Il l'aimait au point d'accepter sa demande en mariage bidon et de l'élaborer assez pour l'aider à lui changer les idées. Il avait une chance phénoménal d'avoir un tel ami à ses côtés. Il ne devait pas le laisser partir.

- E..Europe, Finit-il par gémir entre deux sanglots alors qu'il essayait tant bien que mal d'arrêter de pleurer. Dire qu'il pensait avoir perdu assez d'eau pour ne plus pleurer, il s'était trompé. Il pleurait comme une fontaine encore.

- Je prendrai soin de toi quand ...quand j'arrêterai de pleurer !

Ses pleurs recommencèrent légèrement. C'était plus fort que lui. Il avait mal. Il avait honte. Il se sentait tellement idiot et nul et indésirable qu'il pensait n'avoir plus aucune chance. Mais Niou était là. Il restait avec lui malgré tout ça. Même s'il ne retrouvait pas d'amour, il aurait au moins son ami avec lui. Cette pensée l'accompagna le reste du trajet, jusqu'à ce qu'il atterrisse sur le canapé.

Minato essuya ses larmes avec le revers de ses mains pendant que Niou allait fermer la porte. Il s'était légèrement calmé. Lorsque son ami revint vers lui, il le regarda, les yeux rouges à cause des larmes.

- Niou, tu resteras mon ami jusqu'à la fin ? ... J'aime le pamplemousse mais si il faut que j'arrête pour te garder à mes côtés, je le ferai ... Tu ... je t'aime plus que ça.

Pourquoi dire tout ça ? Peut-être voulait-il le remercier tant qu'il était encore un peu conscient ce qu'il disait. Il ressentait le besoin de le dire et il en avait profité. Maintenant tout ce qu'il avait envie c'était de s'allonger avec Niou contre lui pour lui faire un gros câlin réconfortant. Il n'eut cependant pas le courage de lui demander et se laissa simplement tomber sur le canapé, un bras sur ses yeux. Pourquoi la vie était-elle aussi dure ?

« En Europe ? Hm, c'est vrai qu'on pourrait faire notre lune de miel en plus en étant là bas, c'est plus agréable que les USA, mais les États-Unis restent quand même plus proches que l'Europe. Si tu veux aller là-bas, il faudra économiser plus longtemps alors. », dit-il en continuant de plaisanter pour changer les idées de son ami.

« Mais non, ne t'en fait pas. C'est à moi de prendre soin pour l'instant de toi. », dit-il plus sérieusement. Il avait été là pour lui quand il n'allait pas, alors c'était tout à fait naturel qu'il lui rende l'appareil. Et puis surtout, c'était son ami ! C'était des choses qu'on faisait entre ami sans se poser de question.

Une fois Minato confortablement installé et en sécurité sur son canapé, Niou partit lui chercher une boîte de mouchoirs qu'il déposa, sans rien dire, sur la table basse. Il n'avait pas besoin de lui indiquer que c'était pour se moucher ou faire une quelconque remarque sur ça. Il les mettait à la disposition de son ami et il était libre de s'en servir ou non. C'était à lui d'en décidé. Même s'il avait envie de lui dire qu'il ferait mieux de les utiliser au lieu de renifler comme ça parce que, quelque part, cela avait un petit côté répugnant et qu'il valait mieux que tout sorte au lieu que cela reste là où s'était. Et puis, avoir le nez plein et bouché ne devait pas être agréable pour le bleuté non plus. Cependant, il se tut. Ce n'était pas le moment de faire des réflexions.

« Bien sûr ! Jusqu'à la nuit des temps. Et je suis flatté d'être classé devant le pamplemousse ! », dit-il en souriant tout en lui caressant tendrement les cheveux.

« Je vais faire, un peu de thé, ça te fera du bien. Tu veux à quel parfum? »

Le jeune homme se redressa lorsque Niou lui apporta la boîte de mouchoirs. Il n'avait pas du tout pensé à en demander, pourtant il en avait besoin. Il se servit et se moucha immédiatement. Il en récupéra un nouveau pour essuyer ses yeux. La boîte risquait d'y passer rapidement. Il ne faisait pas attention à faire des économies, il avait autre chose en tête.

- Tu passeras toujours avant le pamplemousse.

Le bleuté apprécia les caresses de son ami. S'il avait été un chat, il aurait immédiatement ronronné. Il avait presque envie d'attraper la main sur sa tête pour attirer Niou contre lui. Mais il n'en fit rien, le laissant s'éloigner pour aller préparer du thé. Minato avait soufflé un "fruits rouges" comme réponse avant de se coucher. Il avait été tenté de demander pamplemousse mais il n'était pas un si grand amateur de thé au pamplemousse que ça. Il préférait le thé à la menthe ou aux fruits rouges ou même citron, à cause de sa mère qui ne buvait que ça.

La nuit allait être longue, mais heureusement pour lui, il ne serait pas seul pour affronter ce moment. Maintenant, il comprenait ce qu'avait ressenti Niou le jour où il avait eu une peine de coeur et qu'il avait été là pour le soutenir. Il n'avait pas eu l'impression de faire grand chose, mais à cet instant, il comprenait que rien qu'un ami à ses côtés pouvait faire une sacrée différence. Il se disait, une nouvelle fois, qu'il avait de la chance d'avoir son camarade à ses côtés.

~ ~ ~

Plusieurs jours étaient passés depuis la rupture avec sa copine, mais Minato restait au fond du gouffre. Il passait son temps sous la couette, ne sortant que quand il n'avait plus d'autres choix. Sa mère était enfin au courant et elle n'avait pas mis longtemps à prévenir sa soeur, au grand dam de Minato. Elle lui envoyait des messages, d'abord d'insultes pour le motiver à se bouger, puis des messages idiots. Elle avait du comprendre que son petit frère était réellement blessé et qu'il ne bougerait pas comme ça.

"Trouve-toi une bite, ça passera mieux ! Et surtout, on est jamais déçu avec!"

Avoir ce message au réveil ne lui plaisait pas. Sa soeur le savait bisexuel et depuis, elle n'arrêtait pas avec ça. Ce n'était pas parce qu'il aimait aussi les hommes, qu'il pouvait parler de ce genre de choses avec sa soeur. C'était très gênant. Mais au moins, le temps de lire, et de penser à diverses choses en rapport avec les messages, dont sa future réponse, il pensait à autre chose qu'à sa peine. Il décida cependant d'y répondre un autre moment s'il en avait le courage.

Repoussant la couette, il sortit, à la vitesse d'un escargot, de son doux foyer pour aller aux toilettes. Il n'avait toujours pas le moindre appétit. L'appartement semblait bien calme, ou alors il était vraiment perdu dans sa bulle et ne faisait pas assez attention. Il n'avait même pas envie de rentrer chez lui. Il savait que sa mère ou sa soeur allait venir l'embêter, si ce n'était pas les deux en même temps. Rien que d'y penser, il en grimaçait.

Ensuite, le bleuté resta un moment devant la douche. Il devait aller se laver. Mais il n'avait aucune motivation pour se déshabiller. Il se sentait comme vide. Comme s'il avait tellement pleuré que tout le reste était parti avec sa peine, qui semblait tout de même être encore présente.

- Niou ... Niouuuu ...?, tenta-t-il, ayant plus d’énergie pour appeler son ami que pour se bouger. C'en était presque contradictoire. Et puis, il n'était même pas sûr que son camarade était là. Quelle heure était-il ?

Niou avait tout de même était content d'entendre son ami dire qu'il passait belle et bien avant le pamplemousse. Même s'il le savait tout de même, que comparé à un fruit et à un être humain, le bleuté devait préférer les être vivants, cela faisait quand même du bien de l’entendre de sa bouche. Il avait sourit avant de lui caresser une nouvelle fois la tête, et après qu'il eu fini son thé et changer ses draps, il l'avait mis au lit. Le jeune homme était resté éveillé à côté de lui pour attendre qu'il s'endorme bien.

~ ~ ~

Pendant ces quelques jours, Niou avait essayé de prendre soin comme il pouvait de son ami. Il n'étais pas forcément le plus doué pour réconforter les gens et ne savait pas toujours comment s'y prendre. Cependant, il faisait tout son possible pour aider Minato. Il avait même demandé à plusieurs reprises conseil à Yagyuu. Heureusement qu'il était là, il était toujours de bon conseil. Il lui avait d'ailleurs raconté en détails la nuit où il avait ramené leur ami chez lui. Il savait que le gentleman serait distrait sur la chose et c'était pour cela qu'il lui en avait parlé. Il n'aborderait pas le sujet avec le bleuet à moins que ce dernier n'entame la conversation.

Ce matin, voyant qu'il dormait à poing fermé, l'étudiant en maths n'avait osé réveillé Minato pour aller en cours. Ce n'était pas un cours important, juste de l'anglais, et pour ce qu'ils faisaient en ce moment en cours, il savait très bien que son ami arriverait à le rattraper sans problème. Alors, autant le laisser dormir un peu tant qu'il pouvait. Il en avait besoin en plus. Après le cours, il en avait profité pour passer faire les courses. La nourriture se faisait de plus en plus rare dans son frigo, il était vraiment tant de le remplir. Et puis, il avait envie de cuisiner ce midi et de faire un curry. Il lui fallait tout les ingrédients pour en faire un. Au passage, il acheta un pamplemousse chinois pour faire plaisir à son ami au cœur brisé.

« Ah tu es réveillé. », dit-il en entrant dans son appartement et en posant les sacs dans la cuisine.

Minato était seul. Il allait devoir se débrouiller, seul. Cette idée ne fit qu'empirer son moral qui revenait petit à petit à la normale. Il n'avait qu'une envie, c'était de se laisser tomber au sol et de rester coucher sur le carrelage. Il ne voulait pas rester seul. Il voulait Niou. Il le voulait maintenant, à ses côtés, pour le prendre dans ses bras et lui faire un câlin réconfortant.

Prêt à se laisser tomber au sol, il s'interrompit. Quelqu'un entrait. Il avait reconnu le son caractéristique de la porte qui s'ouvrait. Niou. Son ami était revenu. Où était-il parti ? N'avait-il pas laissé une petite note ? Le bleuté ne laissa pas ses interrogations se poursuivre plus longtemps et sortit de la salle de bain avant de se précipiter vers la cuisine. Il avait enfin prêté attention à ce qui se passait autour de lui pour entendre où se dirigeait son camarade de classe.

- Niou !, S'exclama-t-il en s'approchant dans le dos de Niou pour le prendre dans ses bras, cachant ainsi son visage. Il avait senti les larmes lui monter. Il ne savait même plus si c'était par soulagement que son ami soit là, ou par le sentiment de solitude brutal qui l'avait envahit soudainement dans la salle de bain. Une chose était sûre, il n'aidait pas son camarade à ranger les courses. Au contraire, il l'embêtait plus qu'autre chose.

Ravalant ses paroles, Minato resta silencieux. Il voulait demander à Niou de ne plus le laisser seul. Mais c'était égoïste. Son ami faisait déjà tellement pour lui. Il ne pouvait pas lui en demander plus. Son camarade avait une vie. Une vie en dehors de lui. Et en squattant si longtemps, le bleuté l'empêchait de profiter à fond de sa jeunesse et de se trouver une petite amie. Une fille qu'il aimerait et qui l'aimerait en retour.

- Désolé d'être si égoïste, Dit-il avant de se mordre la lèvre pour réprimer son envie de pleurer. Encore une fois, il n'était pas sûr de la véritable raison de sa tristesse.

Niou n'eut même pas le temps de poser les courses dans la cuisine que quelque chose, enfin plutôt quelqu'un, qu'il apparentait en ce moment même à un koala, lui sauta dessus et l'agrippa dans le dos.

« Oh~ j'ai le droit à un sacré accueil. Je t'ai manqué tant que ça ? Ou alors c'est parce que tu meurs de faim plutôt ? », dit-il en riant et sans pouvoir bouger. Que son ami était en train de mourir de faim n'était pas une réponse si absurde que ça. Une fois encore, Niou avait tardé avant de faire les courses. Il attendait toujours que le frigo et ses placards soient vides avant de se décider à aller au supermarché. Et cette fois-ci, il avait fait encore plus fort. Étant deux à l'appartement, la nourriture partait encore plus vite et il ne devait rester plus que quelques grains de riz et des sachets de thé. Rien de très bien nourrissant. Pour remédier à cela, il avait fait le plein et était à présent chargé. D'ailleurs, il était actuellement dans l'incapacité de pouvoir bouger et déposer les sacs qui commençaient à se faire très lourd.

« Bah pour te faire pardonner, tu vas m'aider à ranger les courses~. C'est que ça commence à être lourd là, je vais finir par perdre des doigts tellement cela me coupe la circulation sanguine. », plaisanta-t-il en essayant de tourner la tête vers Minato, mais c'était plutôt une tâche difficile. Il appréciait l'affection que lui portait le bleuté, mais cela serait encore mieux s'il pouvait se débarrasser de tout cela. Et il ne comprenait pas vraiment pourquoi il se considérait comme étant égoïste.

«Dans ma grande bonté, je t'ai même pris un pamplemousse chinoise~ et je t'ai pris les cours. Tu n'as pas vraiment manqué grand chose aujourd'hui, j'ai du lutter pour rester attentif et ne pas m'endormir pour que tu puises tout avoir. Alors pour la peine, en plus de m'aider à ranger tout ça, tu me feras à manger ce midi. »

Minato n'avait pas faim. Du moins, il n'avait pas ressenti la moindre envie de manger depuis un bon moment. Il se forçait toujours pour avaler quelque chose, n'étant pas assez bête pour se laisser mourir de faim, même si l'idée d'en finir avec cette douleur infernale était plus que tentante. Il était juste content de ne plus être seul et d'avoir son ami à ses côtés. Surtout que celui-ci prenait vraiment bien soin de lui et sans se plaindre. Pourtant il y avait matière à se plaindre vu comment le bleuté était devenu une loque incapable de vivre par lui-même. La rupture l'avait bien amoché, pour ne pas dire détruit.

- Pardon, Souffla-t-il en relâchant enfin son ami pour qu'il puisse poser les sacs de course. Il n'avait pas fait attention à Niou, encore une fois. Il avait un peu honte. Pourtant son camarade ne semblait pas lui en vouloir. Il accepta donc de lui donner un coup de main pour ranger les courses. Une fois les sacs posés, il se lança dans la tâche à la vitesse d'un escargot. Il était las de tout et n'avait pas non plus beaucoup de force vu ce qu'il avalait. Il n'avait pas un appétit énorme contrairement à certains de ses amis mais il était très loin des jeunes filles qui mangeaient comme des moineaux. Sauf en période de rupture amoureuse.

- Hein ? ... Mais euh, Commença-t-il à protester en pensant à l'idée qu'il allait devoir se motiver pour cuisiner quelque chose. Il n'avait aucune envie. Il n'avait déjà pas eu assez de force pour se déshabiller pour se doucher alors comment pouvait-il trouver la force pour cuisiner ? Il avait peut-être la force de ranger mais c'était différent. Il s'était lancé sans réfléchir, sur le coup. Là, il avait tout le temps de penser et perdait de plus en plus la motivation. Un paquet de pâtes à la main, il s'étala sur le plat de travail en soupirant.

- Je sais pas cuisiner ..., Se lamenta le bleuté. Il savait pertinemment que ce mensonge ne prendrait pas. Minato était plutôt un cordon bleu mais ses talents restaient souvent cachés puisqu'il passait son temps à préparer du pamplemousse chinois et qu'il était un sacré fainéant quand il fallait se mettre au fourneau. Malheureusement pour lui, Niou avait eu de nombreuses occasions de tester sa cuisine. Il ne pouvait pas le cacher, et pourtant, il essayait tout de même de faire passer son mensonge.

- Ou alors tu m'aides à me doucher ... Je n'aurai pas la force pour deux choses aussi gourmandes en énergie...

Aucune arrière pensée. Il essayait juste de rattraper son mensonge en tentant de faire comprendre à son ami à quel point il était encore mal.

Chantonnant légèrement, Niou rangeait les courses à bon rythme. Il faisait beau dehors, et c'était agréable d'avoir un peu de soleil. C'était suffisant pour le mettre de bonne humeur. Et puis, il espérait que sa bonne humeur soit un peu contagieuse pour que son ami, transformé en loque, arrête un peu de se liquéfier. Il savait à quel point les ruptures pouvaient être douloureuses, il avait connu ça lui aussi au lycée, mais ce n'était pas une raison pour que le bleuté se complaise dans son malheur, sinon il n'allait jamais s'en sortir. Ce n'était pas en attendant que les choses passent que cela allait s'arranger. Il fallait se bouger un peu !

« Mais, oui, mais oui à d'autre. », commenta-t-il en lui attrapant le paquet de pâtes avant de le frapper gentiment sur la tête avec. Il avait déjà goûtait ses plats, il savait très bien qu'il était doué. D'ailleurs c'était surtout pour cette raison qu'il lui demandait cela. Et puis, s'occuper en faisant quelque chose allait peut-être lui faire retrouver un peu de motivation. Il essayait par tout les moyens de le faire bouger, mais c'était la plupart du temps sans succès. Il en avait l'exemple en ce moment. Le jeune homme lui avait demandé de l'aide pour ranger les courses, mais au final, encore une fois, c'était lui qui avait tout fait.

« Tu trouves pas que tu exagères un peu ? Tu ne vas pas déjà en cours et ne sors pas. Tu peux au moins faire à manger et te laver tout seul. », soupira-t-il devant son attitude.

« Allez, on se motive un peu. », lança-t-il en lui donnant une tape sur les fesses.

« Commence à faire à manger. Un truc simple. Je vais faire couler un bain, mais tu te déshabilleras tout seul comme un grand. Ça fait combien de jour que tu t'es pas lavé ? », dit-il en se dirigeant vers la salle de bain.

« Ah, et si tu ne fais pas à manger, pas de pamplemousse ! »

Minato le savait. Niou avait raison. Il ne faisait plus rien depuis trop longtemps maintenant. Il ne pouvait pas vivre au crochet de son ami pour toujours. Celui-ci avait une vie et il lui en privait. Il devrait avoir honte. Ce sentiment ne faisait que grandir petit à petit en lui, prenant enfin à nouveau conscience de la vie qu'il avait essayé d'oublier depuis la rupture avec sa copine. Un jour, il allait finir par se reprendre. Cependant, ce jour commençait à tarder et le bleuté ne faisait qu'empêcher son camarade de profiter de sa vie. Quel ami pitoyable il était !

Sans un mot, il se redressa, la mine triste, et se mit à fouiller les placards. Il allait faire à manger. Il savait faire ça. Il n'était pas devenu un idiot même s'il avait arrêté de bouger pendant quelque temps. La cuisine c'était comme le vélo, ça ne pouvait pas s'oublier comme cela. Cherchant une idée, il inspecta aussi le frigo. Son regard finit par capter tous les ingrédients parfaits pour faire un curry et il se lança sans plus attendre dans la confection de ce plat. Faire un truc tout simple il voulait bien, mais il préférait éviter de ne faire qu'un peu de riz juste pour dire qu'il avait cuisiné. Il avait déjà assez honte de son comportement. Et plus le temps passait, plus ce sentiment grandissait dans sa tête. Jusqu'ici il avait réussi à l'oublier, l'éviter, mais maintenant il ne pouvait plus l'ignorer. Il devait redevenir l'ami de Niou, le vrai, celui qui ne l'empêchait pas de vivre sa vie. Même si plus il y pensait, plus il n'aimait pas l'idée de devoir le partager avec quelqu'un d'autre. Mais qui était-il pour pouvoir empêcher son ami d'aller voir d'autres personnes ?

Une fois son plat mis sur le feu, il se dirigea vers la salle de bain. Comme promis, son bain était là, prêt à l’accueillir. Il en avait bien besoin. Il n'osait pas repenser à tout ce temps où il s'était laissé aller et pendant lequel Niou l'avait gentiment laissé faire. Il laissa un petit minuteur, un dans la cuisine et un sur son portable qu'il laissa dans un coin de la salle de bain pour ne pas oublier son plat. Il avait environ une bonne dei heure pour se poser et se laver. Il ne disait rien à son ami, mais il avait besoin de réfléchir, de penser à sa situation et de la démêler une bonne fois pour toute.

Lorsque la sonnerie de son portable se mit en route, Minato sursauta. Il s'était laissé emporter par le calme et avait failli s'endormir dans l'eau. Il aurait eu l'air de quoi s'il avait manqué de se noyer ? Sautant hors de la baignoire, il se sécha vite fait, enroulant ensuite une serviette autour de sa taille et filant dans la cuisine pour stopper son plat. Il avait mis en même temps le riz à cuire à côté pour que le timing tombe pile en même temps mais en le goûtant, il constata qu'il allait devoir le laisser encore quelques instants.

- C'est bientôt prêt !, S'exclama-t-il, se décidant enfin à parler. Il avait pris le temps de réfléchir correctement dans son bain et il allait respecter ses nouvelles résolutions. Ce n'était pas le nouvel an mais cela restait le départ d'une nouvelle année pour lui.

Une fois dans la salle de bain, Niou commença à faire couler le bain et testa la température pour qu'elle soit parfait, pas trop chaude, juste ce qu'il faut pour pouvoir se prélasser tranquillement dans un bain. Son ami avait besoin de prendre une bonne douche, mais il lui avait plutôt proposé un bain pour qu'il puisse se détendre un peu. Rien de tel pour se faire du bien. Et prendre soin de son corps aidait pour le moral selon lui. Il ramassa quelques affaires par terre, histoire de ranger un peu sa salle de bain, et versa quelques gouttes d'huile essentielle dans l'eau chaude. Grâce à sa sœur, qui lui offert un coffret à son anniversaire, il avait toute une collection d'huiles. Il opta pour du laurier qui avait la vertu, dû moins de ce qu'on raconter, de redonner confiance en soi. Il espérait que cela fasse un peu effet sur Minato, il en avait quand même bien besoin.

L'étudiant en maths arrêta l'eau quand la baignoire fût assez pleine. Et sortie de la salle de bain qu'il avait remis en ordre. Ce matin, il s'était levé un peu en retard et avait balancé ses vêtements un peu partout. Maintenant, c'était à peu près rangé, et en regardant la pièce il constata qu'il était temps aussi de faire un brin de ménage. Mais ça, ça allait attendre cet après-midi. Il n'allait pas tarder à manger, ce n'était pas vraiment le moment.

« Le bain est prêt, c'est quand tu veux. », informa-t-il en sortant de la salle de bain pour aller dans le salon où il sortit ses cours histoire de faire quand même ses devoirs. Il travailla jusqu'à ce que le bleuet lui dise que le repas était bien prêt.

« Alors~. Qu'est-ce qu'il y a de bon pour ce midi ? », dit-il en s'approchant des fourreaux.

« Ah~ ça sent bon. Oh mais dit donc, on fait la cuisine en petite tenue, tu essayes de m'allumer en étant habillé comme ça. », dit-il en plaisant avant de lui donner une petite tape aux fesses.

« Oh~ mais elles sont bien fermes en plus tes petites fesses, comme je les aime ! », ajouta-t-il avant de rire.

Minato n'avait pas de doute quant au fait que Niou allait aimer ce qu'il avait fait. Ce n'était pas trop dur à réaliser et comme il était plutôt bon en cuisine, son ami ne pouvait qu'apprécier, surtout qu'il était loin de ne pas aimer le curry. Le bleuté connaissait bien les goûts du stratège et ne faisait jamais rien qui pourrait lui déplaire. S'il cuisinait pour lui, autant que ce soit quelque chose qui puisse lui plaire.

- J'essaye de concurrencer le curry. Je serais triste si tu venais à preférer un plat à moi !

Les joues du plus jeune étaient devenues cramoisies. Cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas réussi à rougir aussi facilement. Mais entre les propos taquins de son ami et la tape sur les fesses, il avait de bonnes raisons de réagir vu son caractère. C'était plutôt bon signe que de le voir rougir à nouveau, cela voulait dire qu'il commençait à se remettre de la rupture avec sa copine.

- Mais je vais de ce pas aller les couvrir correctement, je te laisse mettre la table puisque j'ai cuisiné.

Ne laissant aucune chance à Niou de répliquer, il lui tira la langue et fila s'habiller. Il laissa ses habits sales prêt de son sac pour aller les laver quand il retournerait chez sa mère. Il avait décidé de se bouger et il comptait bien laisser son ami respirer quelques jours, même si au fond de lui, il n'avait pas envie de partir d'ici. Il était bien avec son camarade. Un peu trop bien même puisqu'il se laissait facilement aller.

De retour dans la cuisine, habillé correctement, il retira le riz du feu et termina sa préparation. Il apporta le plat sur la table, plutôt satisfait de sa cuisine. Il n'aimait pas cuisiner en général, surement par fainéantise. Mais avoir à cuisiner pour quelqu'un qu'il aimait le motiver assez pour se bouger et faire un plat correct.

- Zut, j'aurais du prévoir un dessert ... Je me rattraperai la prochaine fois ! Ah mais t'as prévu le pamplemousse, que suis-je bête !, Dit-il avec un sourire qui montrait bien qu'il l'avait fait exprès. Le bain lui avait fait un bien fou. Comme quoi il était important de faire attention à son hygiène pour ne pas déprimer encore plus.

- Et si tu me dis que c'est pas bon, qu'il manque un truc ou que tu n'aimes pas, je ne cuisine plus jamais pour toi !

« Oh~ non n'éloigne pas tes belles petites fesses de ma vue, je voulais soulever la serviette pour mieux les voir. Les tâter m'a donné envie d'en avoir plus~. », dit-il en plaisant tandis que son ami sortait de la cuisine. Dans un premier temps, il avait tendu une nouvelle fois sa main vers le postérieur du bleuté pour, comme il l'avait dit, soulever la serviette. Ils avaient déjà fréquenté des onsen ensemble, alors il l'avait déjà vu dans le plus simple appareil. Toutefois, il devait avouer qu'il ne s'était pas attardé sur son anatomie. Au fond, cela serait revenu comme s'il les découvrirait une première fois. Malheureusement pour lui, il n'avait pas été assez rapide pour exécuter ce geste. Dommage, mais ce n'était que partie remise. Il avait envie de taquiner Minato un peu sur ça vu qu'il avait l'air d'entrer dans son jeu, cela lui changerait les idées. Et puis, complimenter quelqu'un sur son physique l'aidait à reprendre un peu plus confiance en lui. Même si cela était fait sur le ton de la plaisanterie, c'était toujours agréable d'entendre qu'on avait de belles fesses ou autre.

Puis, sans protesté, Niou mis la table. C'était normal qu'ils se répartissent les tâches. D'ailleurs, c'était lui qui allait également se charger la vaisselle. Bon, dernièrement, il en avait fait bien plus que son ami qui squattait chez lui, mais il ne lui en tenait pas vraiment rigueur et savait qu'il n'était pas comme ça d'habitude. C'est exceptionnel. Une fois tout mis sur la table, il s'installa à sa place et attendit gentiment que hôte revienne.

« Mais pourquoi je n'aimerais pas ? J'aime tout venant de toi, tu le sais bien. », dit-il avec un large sourire, « Même si tu avais laissé le repas brûler, je le mangerais avec appétit parce que cela vient de toi~. », ajouta-il, toujours en plaisantant avant de tendre son assiette pour que le bleuté le serve.

« Oh... chouette j'en ai de la chance, c'est le plus merveille des desserts. », dit-il sans grande conviction. Ce n'était pas qu'il n'aimait pas le pamplemousse chinois, mais juste qu'il ne courait pas derrière, et puis à force de fréquenter Minato, il avait finit par en faire une légère overdose. Il préférait tout lui laisser et se goinfre de curry à la place.

« Tu pourras me faire un gâteau au chocolat ? »

Minato était pourtant content d'entendre ça. Niou en jouait peut-être un peu pour l'aider à reprendre confiance ou lui donner envie de recommencer à cuisiner comme il pouvait le faire d'ordinaire. Que ce soit ça ou que ce soit vrai, le bleuté ne pouvait nier que cela faisait plaisir à entendre. Quelques rougeurs étaient apparues sur ses joues mais rien de bien flagrant. C'était habituel venant du plus jeune.

- Tu aimes tout venant de moi ? Mon torse est un peu plat pour un hétéro comme toi !

Une fois le service terminé, il prit place et lança un "itadakimasu" avant d'en prendre une bouchée. Il hésita sur la qualité de sa cuisine. Il était très exigeant et n'était jamais satisfait. Il devait plus se fier à l'expression de Niou une fois que celui-ci aurait goûté. Ce serait forcément plus réaliste, sauf si son ami s'amusait à lui mentir pour lui faire plaisir.

- Au pire tu n'en manges pas et je le mange entier ! Le pamplemousse ça se mange sans faim en plus.

Le seul dessert qui pouvait actuellement concurrencer le pamplemousse aux yeux de Minato était le fraisier. Ce n'était malheureusement pas encore la saison des fraises et cela ne le serait pas avant un moment. L'hiver arrivait à peine. Par contre, le chocolat était d'actualité toute l'année. Le bleuté pouvait donc sans problème réaliser un gâteau au chocolat. Encore plus si cela pouvait faire plaisir à Niou qui l'avait tout même bien aidé jusqu'ici.

- Un gâteau ? Evidemment. Tu peux même choisir la recette. J'essayerai de sortir acheter des ingrédients ... Si tu viens avec moi.

La dernière phrase avait été soufflée presque. Minato s'était senti enthousiaste de cuisiner à nouveau pour faire plaisir à son ami mais en pensant qu'il allait surement devoir sortir acheter des ingrédients, il se bloqua. Il n'était pas vraiment sorti ces derniers temps, pour ne pas dire pas du tout. Il ne se sentait pas encore prêt à sortir tout seul. Cela pouvait sembler idiot, mais il craignait le regard des gens.

« Oh, ça c'est un détail. Je me suis déjà tapé des planches à pain. Une avait autant de poitrine que toi. », dit-il en plaisant et en exagérant avec une de ses conquête d'un soir. Il n'était pas très sympathique envers elle. D'ailleurs, il ne se souvenait plus de son prénom et tout ce qu'il se rappelait c'était qu'il avait trop bu, encore une fois, ce soir-là et qu'il s'était réveillé le lendemain avec un mal de tête carabiné et en se demandant s'il s'était un mec ou non, avant de réaliser en soulever le drap que c'était belle et bien une fille.

Après l'éternel « ittadakimasu », comme avait lancé, Niou commença à manger. A la première bouchée, il complimenta Minato pour cet excellent repas, comme d'habitude. Il mangea avec appétit et comme s'il n'avait pas mangé depuis deux jours. D'ailleurs, avant même que le bleuté n'ait fini son assiette, il raclé la sienne pour ne rien laisser dedans et se resservit. Cette fois, il calma sa vitesse et mangea au lieu d'engloutir son repas.

« Ça se mange peut-être sans faim pour toi, mais tes intestins ne le voient peut-être pas du même œil. Ils risquent de te le faire payer si tu en manges trop. Et c'est toi qui te chargeras du nettoyage des toilettes si tu es malade, je te préviens. », dit-il sur le ton de la conversation.

« Vraiment ? Alors je veux un fondant au chocolat ! Oh non ! Mieux, un mi-cuit, tu sais, les petits qui ont un cœur tout coulant. Oui, je veux ceux-là ! », dit-il avec enthousiasme.

«  Je dois vraiment venir faire les courses avec toi ? Je les j'en ai fait ce matin... », dit en boudant un peu. Faire les courses n'étaient pas sa plus grande passion dans la vie. « Regardons d'abord ce qu'il y a dans les placards. J'ai peut-être déjà tout ça. Je dois avouer que je ne sais plus très bien ce qu'il me reste. J'ai des œufs, ça c'est sûr, j'en ai racheté tout à l'heure. »

- Un détail ? Ce n'est pas parce que tu t'es tapé des planches à pain que ça te conviendrait de te taper un mec ... C'est quand même différent comme ... approche.

Des fois Niou arrivait à surprendre Minato et dans bien des domaines. Il n'était pas habitué à avoir ce genre de conversation et ce avec qui que ce soit. Peut-être était-ce parce qu'il avait fait en sorte de cacher son côté bi, ou qu'il avait simplement pas voulu se l'avouer. Ce n'était pas évident d'admettre qu'on était attiré par les hommes, surtout quand le monde ne semblait pas forcément enclin à l'accepter.

- Enfin, si tu vires bi, tu me le dis, je tenterai peut-être ma chance. Après tout, les filles semblent trouver que tu es bon au lit !

Malgré ses paroles, le bleuté était devenu rouge pivoine. Il était habitué à lancer des bêtises avec Niou. Mais cela faisait un moment qu'il n'avait pas osé en dire alors il n'arrivait pas à calmer sa gêne. Le bon côté des choses, il s'était laissé distraire suffisamment pour ne pas repenser à sa peine de coeur.

- Un mi-cuit ? ... Tu es sûr que tu acceptes de me laisser tant de responsabilité entre les doigts ? Tu risques d'être déçu. Je n'en ai jamais fait, j'ai peur de le louper ...

Minato et son éternel manque de confiance ne manquaient jamais de gâcher l'enthousiasme des gens en général. Pourtant malgré ses dires, il restait motivé pour essayer de faire plaisir à son ami. Surtout si celui-ci acceptait de venir chercher les ingrédients s'il en manquait.

- Je comptais bien regarder les placards avant d'aller acheter quoi que ce soit ... Si je peux ne pas sortir ça me convient parfaitement !

Et au contraire, il préférait largement ne pas avoir à mettre le nez dehors. Mais il n'avait pas en tête les ingrédients dans les placards pour être sûr à cent pour cent que son ami avait fait assez de course pour un tel dessert.